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Pharoah Sanders › Black unity
informations
USA, 24 novembre 1971
line up
Joseph Bonner (Joe Bonner) (piano), Stanley Clarke (basse), Norman Connors (batterie), Carlos Garnett (flûte, saxophone ténor), Billy Hart (batterie), Lawrence Killian (percussions, conga, balafon), Cecil McBee (contrebasse), Pharoah Sanders (saxophones soprano et ténor, balafon)
chronique
- free jazz
"Black Unity" ou l'orgie de trop ? Comme on aurait pu s'y attendre, "Black Unity" a des airs de chapitre final, celui où tous les enjeux des épisodes précédents vont enfin trouver leur dénouement. Car avec ce dique, Sanders veut clairement se frotter aux monuments de l'émancipation jazz qui l'ont précédé. Ponctuant ainsi un troisième cycle au délai chronologique respecté par saut de cinq ans, après "Free Jazz", après "Ascension" donc, "Black Unity" voudrait lui aussi apporter sa pierre à l'édifice et terminer en beauté, sur la plus belle note, sur le manifeste le plus parlant. On a pourtant vite l'impression que Pharoah Sanders nous a déjà tout dit par le passé. Ce sont les mêmes trois accords qui n'ont jamais cessé de jeter les bases d'une relecture de "A Love Supreme" qui tirent un long trait surlequel les instruments alentours vont venir se greffer ou tournoyer. Les couleurs inédites des rythmes étrangers, Pharoah Sanders n'aura pas eu besoin d'aller les chercher sur place, à l'instar d'Archie Shepp ; elles étaient dans sa musique dès le premier jour et, du réservé "Tauhid" à l'expressif "Thembi", prirent peu à peu l'ascendant sur son esthétique. On les retrouve ici, sublimées par une formation élargie, tout en restant raisonnable, comprenant certains des futurs pontes d'une fusion électrique sur le point d'éclore ; Stanley Clarke des Return to Forever, Billy Hart des Headhunters, Norman Connors (Archie Shepp), Carlos Garnett (Freddie Hubbard). Le processus est identique ; le cortège est en marche et laisse tout le loisir au leader de parader seul en tête. "Black Unity" est trop long et n'apporte aucun éclairage inédit sur l'itinéraire déjà parcouru du saxophoniste. Le carton d'invitation laissait sous-entendre pourtant qu'il allait s'agir de quelque chose d'énorme, mais "Black Unity" n'est pas à la hauteur de l'apothéose promise. Même avec la plus grande des réserves, il n'y a pourtant pas une seule oeuvre de Pharoah Sanders qui tourne le dos à cette puissance lyrique, décorée de papillotes colorées et scintillantes d'où jaillissent une beauté devastatrice.
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Note moyenne 7 votes
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- SEN › Envoyez un message privé àSEN
Tristesse infinie !
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- NevrOp4th › Envoyez un message privé àNevrOp4th
Ok c'est long et monolithique.L'aspect linéaire peut dérouter et rendre le tout super chiant, mais je trouve que ce disque déchire tout sur son passage. Une œuvre imposante et passionnante. J'aime particulièrement la rythmique : écrasante et groovy. Je regrette la presque non présence de Pharaoh derrière son sax, mais sa n'enlève rien au côté furieusement incantatoire de Black Unity. Je dirai que c'est du Free accessible et qui ne perds pas en identité, au contraire il prends en personnalité puisant dans d'autres genres ; je penses notamment à la funk et à la soul.
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- Ayler › Envoyez un message privé àAyler
- Tout en étant d'accord avec les propos de Coltranophile, je trouve que la chronique de Progmonster pose parfaitement les problèmes soulevés par cet album. La double ligne de basse est tout même bien furieuse... mais Pharoah n'est peut-être tout simplement pas assez présent pour que la sauce prenne vraiment ?
- Note donnée au disque :
- Coltranophile › Envoyez un message privé àColtranophile
- Ne soyons pas trop dur même si "Black Unity" n'est pas un chef d'oeuvre. Comme bon nombre de ses contemporains, Sanders voit l'emergence d'une nouvelle black music sous la forme du funk d'un coté et d'un free qui déjà travaille d'arrache-pied à élargir et faire évoluer l'héritage de ses premiers innovateurs (sous la forme de l'Art Ensemble par exemple). Et Sanders, bien que tout récent sur la scène jazz en un sens, fait presque figure d'ancien. Il y a donc une tentative un peu maladroite et incomplète d'aller sur le terrain de d'une black music "totale". Mais personne ne pourra mettre en doute la sincérité de l'artiste qui comprendra ses limites, malheureusement en un sens.
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- aur › Envoyez un message privé àaur
- Long et monolithique comme une autoroute !
- Note donnée au disque :