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Pharoah Sanders › Summun bukmun umyun

  • 1998 • Impulse! IMP 12652 • 1 CD digipack

cd • 2 titres • 39:02 min

  • 1Summun, Bukmun, Umyun21:16
  • 2Let Us Go into the House of the Lord17:46

informations

A&R Recording Studios, New York City, USA, 1er juillet 1970

line up

Gary Bartz (percussions, saxophone alto), Nathaniel Bettis (percussions, yodeling), Clifford Jarvis (batterie), Cecil McBee (contrebasse), Pharoah Sanders (percussions, saxophone soprano, flûte, mbira), Woody Shaw (percussions, trompette), Lonnie Liston Smith (percussions, piano, mbira), Anthony Wiles (percussions, batterie)

chronique

  • free jazz

Le troisième et ultime mouvement de cette vindicte spirituelle a la prétention affichée de convertir à sa cause tous les pêcheurs. "Summun Bukmun Umyun", traduction littérale de "sourd, stupide et aveugle", est le dernier message que Pharoah Sanders va faire parvenir à ceux qui demeurent à l'écart du grand mystère de la foi. A ceux qui regardent alors qu'ils croient voir. A ceux qui écoutent alors qu'ils croient entendre. La longue plage titre se pare d'un collier de fleurs aux couleurs chatoyantes, mettant en exergue des rythmes chaloupés aux vagues réminiscences antillaises. Déjà en soi une évolution déterminante dans le discours de Sanders, décidement de plus en plus enclin à donner à sa musique une assise ancrée dans le réel, là où, il n'y a pas si longtemps encore, l'exubérance et la générosité prévalaient dans une forme d'anarchie contrôlée. Autre fait marquant qui est généralement passé sous silence, Pharoah Sanders s'essaye ici au saxophone soprano. Qu'y avait-il de prémédité dans ce choix ? La volonté évidente de, plus que jamais, ne faire qu'un avec celui qui lui a ouvert la voie, ou le simple désir de s'essayer à autre chose ? Quoi qu'il en soit, cette option a pour conséquence indirecte de rendre les interventions de Pharoah Sanders nettement moins agressives que par le passé, quand il pinçait de ses lèvres le bec de son ténor. "Let Us Go into the House of the Lord" est une longue plage apaisée et contemplative qui transpire la sérénité. Un calme bienveillant qui vient après une tempête qui ne s'est jamais manifestée... Cette puissance spirituelle dont Pharoah Sanders témoigne, disques après disques, c'est ce cri dont a toujours parlé le batteur de Magma, Christian Vander, lui aussi révélé à la lumière du Saint Esprit. Ce cri est ici. Sous une forme nouvelle. "Summun Bukmun Umyun" est un album séduisant, et tout simplement beau. Malheureusement, je crains que son discours ne soit pas à même de concrétiser ses ambitions ; si "Summun Bukmun Umyun" réussit sa prêche, elle s'adresse avant tout aux convertis.

note       Publiée le mercredi 18 mai 2005

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    Ayler Envoyez un message privé àAyler
    Un album inégal de Pharoah. La seconde plage, véritable remake du "Welcome" de Coltrane, est nettement meilleure que la première. C'est effectivement le premier album où Pharoah ne joue que du soprano. De loin son disque le moins free à ce stade.
    Note donnée au disque :