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Pharoah Sanders › Karma
informations
RCA Studios, New York City, USA, 14 et 19 février 1969
line up
Nathaniel Bettis (percussions), Ron Carter (contrebasse), Richard Davis (contrebasse), Billy Hart (batterie), Pharoah Sanders (saxophone ténor), Lonnie Liston Smith (piano), James Spaulding (flûte), Leon Thomas (percussions, chant), Freddie Waits (batterie), Reggie Workman (contrebasse), Zoot Sims (saxophone ténor), Julius (cor anglais)
chronique
- free jazz
La grande quête spirituelle n'en est encore qu'à ses premiers balbutiements. "Tauhid" ? Une timide mise en bouche. Le chemin vers l'éternelle rédemption emprunté par le saxophoniste n'est pas pour autant dépourvu d'embûches. Elles ont déjà fait une victime. Et de Pharoah, un orphelin. Le temps presse. Pharoah Sanders est bouillonnant. Il est chaud. Le divin l'appelle. Il ne peut plus attendre. Sa carcasse en a plus qu'assez de traîner un poids inutile. Il est temps de lâcher du lest. Pharoah est happé par une spirale, une fièvre, une frénésie qui va mettre du temps à se résorber. Dès 1969, il va enchaîner les grandes messes (trois albums, dont deux sur Impulse!), sans plus trop se soucier de la forme. Plus qu'une célébration, c'est une fête ; tous les frères sont conviés. Que Leon Thomas ramène sa fraise et ses casseroles en guise de percussions, ça fera l'affaire. Des clochettes, par milliers. Des bougies, par centaines. De l'encens, par camions entiers. "The Creator Has a Master Plan", et Pharoah va vous le révéler. Le rideau se lève et Pharoah donne le ton. La lumière est blafarde. Des couleurs se mettent à scintiller ; un dégradé de rouge, d'orange et d'ocre. La transe peut commencer sur l'amour suprême d'une ligne de basse qui revendique, plus qu'elle n'assume, l'évidente filiation. Trois chorus, trois vagues de communication avec l'au-delà. Trois bonnes raisons de croire en la puissance d'un discours qui vient du fond des tripes et du coeur. Un tapis d'instruments hétéroclites, juste là pour soutenir, pour porter Pharoah tout là haut. Il avait déjà le son, celui qui lui conféra la prescience du pourquoi. Maintenant il a trouvé la manière, le comment. A mesure qu'il gueule, qu'il crie, qu'il hurle, le sol se dérobe sous nos pieds. Plus rien ne nous retient ici bas. Il va bientôt toucher le soleil. Il est là. A portée de main. A deux doigts. Sa chaleur. Son âme. Sa chaleur. Sa foi. Le plan du créateur s'appelle Pharoah.
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- No background › Envoyez un message privé àNo background
Je n'avais pas été convaincu par Tauhid, mais ici, wow. Plus spiritual que free et ça me va parfaitement, balance parfaite en ce qui me concerne entre expérimentation et émotions.
- nicola › Envoyez un message privé ànicola
Tout pareil, et ça me fait bien chier d’avoir raté les albums en solo de Karl Sanders.
- surimi-sans-mayo › Envoyez un message privé àsurimi-sans-mayo
Mince, vu le nom j'ai cru à un side project de Nile !
- Alfred le Pingouin › Envoyez un message privé àAlfred le Pingouin
Comment j'ai pu me passer de ça tout ce temps de ma vie?
- Note donnée au disque :
- Rastignac › Envoyez un message privé àRastignac
Bé moi c'est celui-là que j'aime le plus mieux. Transcendance transcendantale de la transcendance transcendée, en long, en large et en travers. Faut juste enlever le gars qui fait du yodeling afro-tyrolien.