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John Adams (b.1947) › The death of Klinghoffer

28 titres - 135:13 min

  • CD 1 - PROLOGUE - 1/ Chorus of the exiled Palestinians (8:33) - 2/ Chorus of the exiled Jews (8:33) - ACT I, Scene 1 - 3/ The Captain : "It was just after one fifteen" (8:09) - 4/ Swiss Grandmother : "My Grandson Didi, who was two" (5:10) - 5/ Molqi : "Give these orders" (2:01) - 6/ Swiss Grandmother : "So I said to my grandson" (1:19) - 7/ Mamoud : "We are sorry for you" (1:17) - 8/ Ocean chorus (5:43) - ACT I, Scene 2 - 9/ Mamoud : "Now it is night" (6:58) - 10/ The Captain : "I think if you could talk like this" (1:12) - 11/ The Captain : "I have often reflected that this is no ship" (2:29) - 12/ Austrian Woman : "I kept my distance" (3:09) - 13/ Mamoud : "Those birds flying above us" (4:21) - 14: Night chorus (3:33) - CD 2 - ACT II - 1/ Hagar chorus (5:24) - ACT II, Scene 1 - 2/ Molqi : "Come here. Look." (3:57) - 3/ Leon Klinghoffer : "I've never been a violent man" (3:28) - 4/ Rambo : "You are always complaining of your suffering" (5:12) - 5/ British Dancing Girl : "I must have been hysterical" (4:43) - 6/ Omar : "It is as if our earthly life were spent miserably" (6:45) - 7/ Desert chorus (5:01) - ACT II, Scene 2 - 8/ Marilyn Klinghoffer : "My one consolation" (5:24) - 9/ Klinghoffer's death (3:23) - 10/ Mamoud : "Every fifteen minutes, one more will be shot" (5:10) - 11/ Aria of the Falling Body (Gymnopédie) (7:21) - 12/ Day chorus (4:30) - ACT II, Scene 3 - 13/ The Captain : "Mrs. Klinghoffer, please seat down." (3:53) - 14/ Marilyn Klinghoffer : "You embraced them !" (7:46)

informations

Auditorium Maurice Ravel, Lyon, France, avril et juillet 1991.

line up

Orchestre de l'Opéra de Lyon, Kent Nagano (direction), The London Opera Chorus (choeurs), Richard Cooke (direction). Distribution vocale : James Maddalena (The Captain), Thomas Hammons (The First Officer, "Rambo"), Janice Felty (Swiss Grandmother, Austrian Woman, British Dancing Girl), Thomas Young (Molqi), Eugene Perry (Mamoud), Sanford Sylvan (Leon Klinghoffer), Stephanie Friedman (Omar), Sheila Nadler (Marilyn Klinghoffer).

chronique

On prend les mêmes et on recommence : deuxième opéra de John Adams, peu de temps après "Nixon in China" ; toujours en collaboration avec Peter Sellars pour la mise en scène et Alice Goodman pour le livret ; les chanteurs de la création sont les mêmes dans les rôles principaux ; de nouveau le choix d'un sujet d'actualité... oui mais voilà, cette fois-ci c'est un sujet brûlant : en 1989, Adams commence à composer un opéra sur la prise d'otages par un commando palestinien des passagers d'un paquebot italien, le "Achille Lauro", ayant eu lieu en 1985 en Egypte. Cette prise d'otages se solda par l'exécution d'un passager juif en fauteuil roulant, Leon Klinghoffer, dont le corps fut jeté par-dessus bord. On sait qu'Adams aime la provocation, et c'est un beau scandale qu'il réussit à s'attirer, notamment aux Etats-Unis, où l'oeuvre eut à subir de nombreuses pressions de la part d'associations juives, qui réclamaient son interdiction, la considérant comme anti-israélienne, voire antisémite (elle ne l'est pas). Ce sujet de tragédie nous éloigne tout de même pas mal de "Nixon" ; en effet, même si on en retrouve les aspects rythmiques (pulsations répétitives sous-jacentes) et les colorations harmoniques (quoiqu'on soit ici un peu plus proche de Ravel et de Debussy que dans "Nixon"), sur le plan de la forme musicale, la donne a changé. Aussi étonnant que cela puisse paraître, John Adams a voulu entreprendre une Passion moderne : l'action est rarement vécue sur scène, elle est racontée par les protagonistes ; et de nombreux choeurs viennent la commenter. C'est d'ailleurs sur un double choeur que s'ouvre cet opéra : celui des exilés palestiniens, dramatique, plein de ressentiment et de colère ; et celui des exilés israéliens, nostalgique, plaintif. (A noter que sur le présent enregistrement, ils sont tous deux d'une égale longueur, à la seconde près...) Puis se répondront le choeur de l'océan et celui du désert, le choeur de la nuit (le dies irae d'un requiem imaginaire) et celui du jour, autant de méditations puissantes qui font planer un souffle de grandeur et qui donnent à ce récit la dimension universelle voulue. Globalement, les parties chantées par les protagonistes sont d'un dramatisme splendide. Le début de la prise d'otages, racontée conjointement par le capitaine du bateau, l'officier en second, une passagère, et un terroriste, est formidable : montée d'angoisse progressive, avec des rythmes qui imitent les machines du navire et qui s'accélèrent, alors que tout avait commencé par un doux monologue du capitaine. Les circonvolutions orientales du hautbois durant le monologue du palestinien Mamoud, qui, entre deux considérations sur les oiseaux, raconte la violence qui l'a vu grandir, ne sont pas moins suggestives. Le sommet est atteint à la première scène de l'acte II, moment crucial où se livrent Klinghoffer et deux terroristes qui tentent de justifier leurs actions ; après la profession de foi de l'un d'eux, "Rambo" ("...wherever poor men are gathered they can find Jews getting fat..."), toutes percussions électroniques et dissonances dehors, Klinghoffer s'évade dans la contemplation sereine d'une mouette, moment de grâce musicale aussi poignant qu’inattendu... L’air de Omar sur l’apologie de la mort en martyre ou celui de Marilyn Klinghoffer sur sa maladie commencent dans la douceur, puis leur voix sont submergées par des cuivres rageurs. Moments plus pop, new-age, ‘gymnopédie’ éthérée (chant de Klinghoffer après sa mort…), instruments indiens, synthétiseurs… ce bordel post-moderne est aisément assimilé par l’auditeur ; la cohésion se fait avec une grâce digne d’une Passion de Bach. L’aria finale avec chœurs de Marilyn Klinghoffer, qui apprend la mort de son mari, est un de ces moments bouleversants qui vous font comprendre la grandeur de ce genre qu’est l’opéra, dont la bâtardise (mêlant théâtre et musique) peut être magnifiée ou transcendée.

note       Publiée le dimanche 15 mai 2005

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    Klarinetthor Envoyez un message privé àKlarinetthor
    Alfred le Pingouin Envoyez un message privé àAlfred le Pingouin

    Tudieu. Jamais entendu un truc pareil.

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    Arno Envoyez un message privé àArno
    Attention, faut aimer les dialogues, comment dire, parfois à la limite du ridicule, mais c'est le genre qui veut ça...
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    Arno Envoyez un message privé àArno
    J'ai vu le DVD de cet opéra... C'est en fait un film... C'est poignant, dans la pure tradition puccinienne, tragique... L'air de Mme Klinghoffer qui clôture cet opéra est un des plus beaux airs que je connaisse...
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    toliveistodie Envoyez un message privé àtoliveistodie
    miam ca donne envie.