Vous êtes ici › Les groupes / artistesBCarla Bley › Tropic appetites

Carla Bley › Tropic appetites

  • 1974 • Watt WATT/1 • 1 CD

8 titres - 47:36 min

  • 1/ What Will Be Left Between Us and the Moon Tonight ? (11:05)
  • 2/ In India (1:11)
  • 3/ Enormous Tots (6:09)
  • 4/ Caucasian Bird Riffles (5:07)
  • 5/ Funnybird Song (1:20)
  • 6/ Indonesian Dock Sucking Supreme (8:54)
  • 7/ Song of the Jungle Stream (10:16)
  • 8/ Nothing (3:34)

informations

Blue Rock Studio, New York City, USA, septembre 1973 - février 1974

line up

Gato Barbieri (saxophone ténor, percussions), Carla Bley (chant, flûte à bec, piano, piano électrique, orgue, marimba, celeste, percussions), Dave Holland (violoncelle, contrebasse, basse), Howard Johnson (voix, clarinette, saxophone soprano et baryton, tuba), Michael Mantler (trompette, trombone), paul Motian (batterie), Julie Tippetts (chant), Toni Marcus (violon)

chronique

  • free jazz fusion

La réelle indépendence survient dès 1973 lorsque Carla Bley et Michael Mantler se dotent du label Watt surlequel ils vont désormais signer toutes leurs productions à venir. "Tropic Appetites" est le premier titre de ce catalogue, et sans doute aussi l'un des tous meilleurs. Carla Bley retrouve Paul Haines une seconde fois après l'ambitieux "Escalator Over the Hill". Ceux qui étaient effrayés par l'énorme pavé que ce faux opéra rock représentait pourrait aisément trouver leur compte sur cette réalisation plus modeste par la taille, dont l'impact se retrouve accentué parce qu'il évite de se disperser inutilement. "What Will Be Left Between Us and The Moon Tonight ?" est à vrai dire la seule véritable pièce à établir un lien encore tangible avec la scène free jazz à laquelle le couple new-yorkais avait décidé de s'attaquer. C'est encore l'occasion pour Gato Barbieri de faire briller tout son talent de pyromane. Mais c'est le très court "In India" à sa suite qui va instaurer l'ambiance du disque ; feutrée et à la fois surréaliste, imbibée des senteurs du grand Est, à l'image des textes rédigés par le parolier, de retour d'un voyage à Bali. La superbe voix de celle qui s'appelait encore il y a peu Julie Driscoll illuminera d'ailleurs de sa présence bon nombre des compositions présentes ici. Sur "Enormous Tots" ou "Caucasian Bird Riffles", la musique de cabaret dont s'inspire largement Carla Bley est particulièrement mise en évidence ; transfigurée au-delà de toute attente sur le premier dans un développement complexe qui a tout de l'essai progressif, dans la définition la plus noble du terme, ou pondéré dans un climat aussi charmant qu'aliénant sur le second. Les lignes de basse vigoureuses de Dave Holland sur le développement ouvertement électrique de "Indonesian Dock Sucking Supreme" nous rappelle aux bons souvenirs de l'esthétique Soft Machine, voire des premiers Robert Wyatt. Les fulgurances free jazz de Gato Barbieri continuent de se manifester sur les pièces les plus longues de l'album sur des accords de piano aux allures de marche funèbre, jouant à l'équilibriste sur des portions rythmiques (percussions et marimba) qui empruntent leur écriture modale aux musiques étrangères. Comme à son habitude, "Nothing", le dernier titre, s'impose comme une parfaite synthèse ; un procédé maintenant devenu courant mais dont l'efficacité et la force demeurent toujours aussi intacts. "Tropic Appetites" ballade avec lui des parfums inédits donc les effluves légers restent encore longtemps dans les airs après son écoute.

note       Publiée le samedi 14 mai 2005

dernières écoutes

    Connectez-vous pour signaler que vous écoutez "Tropic appetites" en ce moment.

    tags

    Connectez-vous pour ajouter un tag sur "Tropic appetites".

    notes

    Note moyenne        6 votes

    Connectez-vous ajouter une note sur "Tropic appetites".

    commentaires

    Connectez-vous pour ajouter un commentaire sur "Tropic appetites".

    SEN Envoyez un message privé àSEN

    Tiens sur mon vinyle il est pas crédité Gato Barbieri ? enfin si mais sous "Unidentified Cat" ! J'en profite d'ailleurs pour pousser ma note à 6, définitivement un chef d'oeuvre !

    Note donnée au disque :       
    SEN Envoyez un message privé àSEN

    Y'a encore de très bonnes choses de Carla Bley dans les Seventies, comme le génial "Musiques Mécaniques", le "13 and Three Fourths" avec Michael Mantler, "Social Studies" ou "European Tour 1977" ! C'est une grande musicienne et une grande compositrice même si elle c'est peut être un peu fourvoyé dans les projets de Michael Mantler !

    Note donnée au disque :       
    Coltranophile Envoyez un message privé àColtranophile

    Un des Carla qui tient encore bien la route, grâce à un ensemble particulièrement investi (Howard Johnson ferait sonner à lui tout seul un orchestre de minots de quartier comme le Globe Unity s'il le voulait) et surtout un Gato en pleine bourre. Bley s'éloigne de l'emphase et de l'ambition panthéiste de "Escalator..." avec ce qu'il faut encore d'inspiration liée à cette oeuvre (ce qui ne sera plus vraiment le cas par la suite).

    Note donnée au disque :       
    Progmonster Envoyez un message privé àProgmonster
    avatar
    Excellent commentaire, mais c'est triste de voir qu'il y a des gens de moins de 40 ans qui ne savent toujours pas se servir d'un moteur de recherche (autrement dit, les disques dont tu parles sont chroniqués sous Michael Mantler) ;oP
    Note donnée au disque :       
    baz Envoyez un message privé àbaz
    Excellente chronique, c'est bon de voir qu'il y a des gens de moins de 40 ans qui écoutent encore cette musique. A quand les chroniques des sublimes "Silence/no answer" et "the hapless child"?