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Slint › Spiderland
- 1991 • Touch & go records TG64CD • 1 CD
cd • 6 titres • 39:31 min
- 1Breadcrumb Trail05:55
- 2Nosferatu Man05:34
- 3Don, Aman06:28
- 4Washer08:50
- 5For Dinner...05:05
- 6Good Morning Captain07:39
informations
Chicago, USA, août - octobre 1990
line up
Todd Brashear (basse), David Pajo (guitare), Brian McMahan (guitare, chant), Britt Walford (batterie)
chronique
- alternatif > emocore
Venez ! Venez vite, la séance est sur le point de commencer ! Quelques notes de guitare, comme la lumière sortie du projecteur, et le générique débute avec l'entrée de la section rythmique. La première scène installe l'action dans un paysage désolé sur pellicule noir et blanc, entre plaines désertiques et parking de supermarché déserté où les bourrasques de vent font tournoyer dans les airs les détritus qui jonchent le sol. Le narrateur est aussi le protagoniste de cette aventure, plein de poussières dans les yeux. Plein aussi d'une certaine amertume. Les titres s'enchaînent dans un décorum dépourvu de toute superficialité. Une basse qui gronde comme l'annonce d'une tempête à venir ("For Dinner..."). Deux guitares, une pour chaque oreille, l'une qui chante ses mélodies tristes et plaintives sur des arpèges intuitifs, l'autre qui l'accompagne dans des accords pafois douteux. Un disque aliénant. Un disque qui fait le vide autour de vous. Bref, un disque de solitude qui pense, à juste titre, que les sentiments les plus violents ont plus de force quand ils s'extraient du silence avec fracas. Avec "Spiderland", les Slint ne font pas seulement que nous délivrer leur second et dernier disque. Ils mettent surtout un point final à une histoire trop courte qui ne va pas pour autant se priver de jeter au passage les bases d'une esthétique bientôt délcinée en mille et une nuances par la respendissante scène alternative de Chicago. Un groupe en particulier parvint à perpétuer cette approche de la manière la plus fidèle qui soit, touchant à l'essence même de cette musique, et c'est June of 44. Même configuration, même approche, mais avec un son encore plus percutant et des musiciens techniquement plus compétents. Mais ce qui prime, c'est l'émotion, même si celle-ci ne véhicule pas nécessairement des sentiments volages. Menaçant, inquiétant, névrosé. Broyé par le poids des regrets. La pellicule s'emballe dans le tambour du projecteur. Elle se consumme par une trop forte exposition à sa chaleur. La lumière revient. Fin du film.
note Publiée le mardi 10 mai 2005
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commentaires
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- Vilain Barbu › Envoyez un message privé àVilain Barbu
Quel putain de chef d’œuvre !!! Je suis sur le cul
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- Dioneo › Envoyez un message privé àDioneo
Et Good Morning Captain, aussi... Quelle fin - de morceau, d'album, de discographie !
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- Dioneo › Envoyez un message privé àDioneo
Écoute de celui-là enchaînée derrière celle d'I See a Darkness de Bonnie Prince Billy... Comme j'ai enchaîné la lecture des deux courts volumes de la collection Discogonie consacrés respectivement à chacun des deux disques. Vrai qu'en dehors des liens avérés - Will Oldham/Bonnie qui a pris la photo de pochette de Spiderland, et qui est apparemment le mec dans la voiture sur celle du premier album ; David Pajo qui joue sur certains morceaux d'I See a Darkness (entre autres "invitations" ) ; Louisville, Kentucky, bien sûr... - je trouve en effet qu'un truc les fait aller bien ensemble, dans un même espace, alors que la forme musicale est bien différente, de l'un à l'autre. Peut-être cette tendance à faire de la noirceur quelque chose de proche familier, de tenter d'en faire une alliée, oui (et pas du tout dans un sens "embrasser/devenir le/son mal"), que soulignent les auteurs des deux livres (d'ailleurs sortis en même temps exprès, il semble). D'où ces ambiances étrangement terribles et confortantes à la fois, sur les deux, au lieu d'être simplement plombantes.
Et oui, Washer, quoi... Toujours.
Message édité le 23-12-2023 à 16:42 par dioneo
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- Cinabre › Envoyez un message privé àCinabre
Washer, quelle tuerie quand même!
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- Fryer › Envoyez un message privé àFryer
Ouais, ce passage là, il fait assez mal, et on ne doit pas être seuls
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