Switchblade Symphony › Serpentine gallery

'Serpentine gallery' est comme une maison de poupée de style victorien. Une fois la porte poussée, elle offre divers couloirs aux tapisseries sombres, des chambres en désordre où flottent des draperies rougeâtres, une sorte de petit royaume sulfureux sur lequel règnent d'étranges poupées aux cheveux colorés, mi-sorcières, mi-punkettes, fées et démones à la fois...Savant mélange de gothique sensuel et sulfureux à la Siouxsie (remarque valable au niveau vocal également) et de pop torturée à la Strawberry Switchblade (en plus noir cependant), la musique de ce trio de San Francisco se décline comme un recueil de contes cruels à l'innocence dangereuse, à l'obscurité suave. Impeccablement écrits, les titres passent avec désinvolture du deathrock soft ('Bad trash') à des morceaux aux tempi plus hâchés, aux atmosphères envoûtantes (les excellents 'Dissolve', 'Clown', 'Dollhouse'...) qui ne perdent cependant jamais leur côté lourd de par un jeu de guitare tortueux et légèrement grinçant. Tout cela agrémenté de notes plus mélancoliques ('Wrecking yard', 'Cocoon' qui évoque les meilleurs moments de Strawberry Switchbalde, 'Bloody knuckles', sorte de boîte à musique tragique) glissant vers une innocence enfantine vicieuse ('Sweet' ou 'Gutter glitter'). En bref, un univers à la fois apaisant et inquiétant, à déguster comme un conte de fée pour adultes. Excellent vraiment !