La Peste Negra › Dreaming demons

En dehors de Gothic Sex, l'Espagne semble avoir toujours eu un certain mal à faire connaître ses formations goths hors de ses frontières. Fort heureusement, il semblerait qu'une nouvelle scène deathrock/batcave soit en train d'émérger avec pour ambition de modifier cet état de fait. Parmi eux, La Peste Negra, trio de Bracelone, qui, pour cette première production, nous emmène dans des décors de films d'horreur délicieusement kitsch et macabres à coups de petits orgues malsains, de guitares maladives, de vocaux hantés (féminins la plupart du temps à l'exception de 'Why you say dead ?'). On nage ici quelque part entre un Antiworld moins orienté punk et New Days Delay et pourtant le groupe réussit encore à dégager un je ne sais quoi de très personnel. Les rythmes sont assez peu soutenus, se cassent, l'élément primordial semblant être l'atmosphère. La voix est poussée très en avant au mixage et évolue en nappes fantômatiques, soutenues par des claviers aux sons en apparence cheap mais qui collent à merveille avec le tout. Il y a quelque chose de presque enfantin dans cette musique (la comptine du début de 'June 6th, 1966') mais qui est tout sauf innocent. Les six pièces de 'Dreaming demons' suintent d'humour noir, de petites structures ludiques inquiétantes...Si la première écoute peut déconcerter, l'aspect simple mais envoûtant des compositions a vite fait fait de s'insinuer dans l'esprit et il devient difficile de résister au charme macabre de la Peste Negra.