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Pierre Henry (1927-2017) › Les années cinquante

  • 2002 • Philips 472204-2 • 2 CD

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Membre Note Date
Dead26      vendredi 5 novembre 2010 - 23:21
Trimalcion      samedi 16 avril 2005 - 18:19

30 titres - 145:54 min

  • CD 1 - MICROPHONE BIEN TEMPERE (21:20) - 1/ Bidule en ut (avec Pierre Schaeffer) (1:50) - 2/ Batterie fugace (2:10) - 3/ Tam tam IV (3:34) - 4/ Fantasia (4:34) - 5/ Vocalises (2:39) - 6/ Antiphonie (2:59) - 7/ Micro rouge (3:15) - CONCERTO DES AMBIGUITES (21:12) - 8/ Tendu (3:30) - 9/ Epars (3:31) - 10/ Diffus (4:17) - 11/ Intermède (2:05) - 12/ Cadence (1:46) - 13/ Etendu (2:51) - 14/ Rassemblé (2:50) - MUSIQUE SANS TITRE (27:21) - 15/ Les étoiles (5:17) - 16/ Les vacances (4:11) - 17/ Fête foraine (4:26) - 18/ Andante sacré (6:32) - 19/ Cinquième mouvement (3:05) - 20/ La guerre (3:33) - 21/ BIDULE EN MI (1:38) - CD 2 - 1/ SPIRALE (4:22) - 2/ VOILE D'ORPHEE (15:36) - 3/ SPATIODYNAMISME (8:41) - 4/ HAUT-VOLTAGE (22:02) - COEXISTENCE (22:36) - 5/ Allegretto (2:56) - 6/ Andante (7:25) - 7/ Scherzo (1:57) - 8/ Rondo (3:56) - 9/ Final (6:10)

informations

Studio d'essai de la RTF (dans le cadre du Groupe de recherche de Musique Concrète dirigé par Pierre Schaeffer) et studio Apsome, Paris, France, de 1950 à 1958.

Il s'agit du troisième volume (disponible séparément) du coffret Mix 04.0. Il y a 4 coffrets "Mix" (16 disques au total) qui constituent une anthologie de l'oeuvre de Pierre Henry conçue par le compositeur lui-même.

line up

Pierre Henry (réalisation sonore)

chronique

Certains compositeurs mettent des années avant d'élaborer un idiome musical qui les satisfasse pleinement. Avant de trouver "leur" style, ils commencent en général par subir l'influence de leurs aînés, par tâtonner de mille manières. Il n'en est pas allé de même pour Pierre Henry : sa musique, il ne l'a jamais cherchée, il l'a trouvée, tout de suite. Ou plutôt c'est elle qui l'a trouvé, ce sont les sons qui sont venus à lui, et qu'il a dès le début éprouvé la nécessité de dompter : canaliser cet effroyable cri lancé par la nature, dompter le chaos des sons qui nous entourent, s'en faire le maître, le sculpteur-démiurge. Les sons ne sont plus ensuite qu'un instrument, qu'une "technique" ; ils ne sont plus que la matière brute qui servira à la construction, à la réalisation de l'univers intérieur du poète. Alors, contrairement aux premières oeuvres d'un Luc Ferrari, d'un intérêt pas toujours évident (il ne trouvera sa voie "anecdotique" qu'avec "Hétérozygote" en 1964), les pièces de Pierre Henry datant des années 1950 réunis sur ce double CD sont extraordinaires : tout son monde est déjà là, en germe. Non seulement les contraintes techniques inhérentes aux premiers balbutiements de l'électro-acoustique sont très vite dépassées, mais c'est à un festival d'inventivité, de trouvailles de toutes sortes qu'on a droit. La première composition pour bande magnétique, "Antiphonie", est d'ores et déjà une entière réussite ; c'est le cas également de "Fantasia" et ses samples tempêtueux renforcés par le piano préparé de Pierre Henry (ultra virtuose aussi sur "Rassemblé"), ou des ambiances glauques de "Diffus" sur le "Concerto des ambiguïtés". Nous sommes en 1950 et le vocabulaire de ce nouveau langage est là, sous la forme d'une passionnante encyclopédie, quoiqu'un peu désordonnée, mais ce désordre initial est aussi ce qui fait son charme : goûtez-moi un peu ces titres : "bidule en ut", "bidule en mi", "batterie fugace", "fête foraine" : le compositeur s'amuse autant que nous. Les pièces du second disque sont plus ambitieuses : l'hallucinant Voile d'Orphée (1953, si, si !) est un grand moment d'electro-ambient bien sombre et décadent, au milieu duquel un speaker débite une tirade en grec ancien, voix multiforme qui passe par plusieurs traitements différents, puis cela se transforme en un discours hystérique rappelant davantage Hitler à Nüremberg. C'est sa propre voix que le compositeur soumet aux pires sévices dans "Haut-voltage", fantastique concerto pour gargarismes, gargouillis et machines. "Coexistence" se situe dans un registre nettement plus abstrait, où les sons purement électroniques doivent être appréciés par l'auditeur dans leur plus simple apparat ; une occasion de plus de vérifier si oui ou non, "l'oreille existe à l'état sauvage".

note       Publiée le samedi 16 avril 2005

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