John Zorn › Magick

Toi, jeune. Oui, toi, là, le lecteur. Si tu lis cette chronique, c'est que forcément, tu t'intéresses à John Zorn. Je me trompe ? Non. Ainsi, tu auras peut être déjà écouté l'excellent "Cartoon / SM" chroniqué par mon collègue Nicko. Dans le cas contraire, je t'y invite fortement. Tout simplement parce que ce "Magick" œuvre lui aussi dans une sorte de musique pour cordes contemporaines, mais mixé au grind. Oui, tu as bien lu. "Magick", c'est de la musique classique grind ! Il n'y avait que Zorn pour faire une telle chose… Pour mieux te situer, "le sacre du printemps" de Stravinsky, ou "le mandarin merveilleux" de Bartok, à côté de "Magick", c'est du reggae, que dis-je, de la musique ambiante même. Je vous jure, il faut l'entendre pour le croire, c'est brutal, ça déboule à 100 à l'heure, ça dissone dans tout les sens, coins et recoins, parfois ça se calme (oui, comme chez Stravinky et Bartok) pour des moments magnifiquement intenses et emphatiques, et ça repart, puis ça se calme… Pour finir, on a le droit à un morceau de clarinette totalement barge, hystérique, dissonant, Zornien au possible. Un conseil, préparez vous à l'attaque, parce qu'il est assez dur de s'enfiler la rondelle d'un coup d'un seul, et pourtant il ne dure même pas 30 min ! Je ne préfère pas vous en dire plus pour ne pas vous gâcher la jouissance (et aussi parce que je ne sais pas trop quoi dire sur ce disque… pas évident de chroniquer du Johnny !), mais je vous assure que ce disque fait parti des plus tarés de Zorn, et c'est peu dire ! Excellent.