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Japon, 1994
Keiji Haino (guitare, cris), Jun Kosugi (batterie), Yasushi Ozawa (basse)
"Pathétique" est loin de l'être. Toujours réfugié derrière ces pochettes d'un noir glacial, érigée comme un intrigant monolithe qui s'impose entre sa musique et l'auditeur, Keiji Haino revient avec sa formation de rock d'avant garde pour une réalisation encore plus ardue que "Allegorcial Misunderstanding". Si le dessein reste inchangé, la forme, elle, devient un aspect majeur du présent disque si bien que, après trois titres qui n'étonneront presque plus les habitués, on se retrouvera confronté à un immense assaut guitaristique long de 45 minutes, passionné, tourmenté, obsédant, dérangé mais tellement vital. Monument à lui seul, ce titre est un pari audacieux que Keiji Haino se lance à lui-même dans ce sentiment mêlé de défiance et d'honneur typiquement nippon. Dans ses contorsions désepérées et cette bataille torturée vécue de l'intérieur, l'oreille alerte pourra y percevoir comme l'écho d'un croisement improbable entre John Coltrane et Jimi Hendrix... si toutefois pareille chose est seulement imaginable... Un titre qui tend à montrer qu'au delà du néant scintille une lumière noire.
note Publiée le mardi 6 novembre 2001
"Pathétique, adj. et subst. masc. Qui émeut vivement et profondément, notamment par le spectacle ou l'évocation de la souffrance". Avouons que ce lascar de Keiji Haino choisit bien ses titres. Début du quatrième acte, trois violents coups de marteau et le rideau tombe. Le spectre d'Antonin Artaud est convoqué dans un cruel théâtre où se joue l'une des pièces les plus abouties du répertoire de Fushitsusha. Sur les planches incandescentes, en grand acteur-maître de cérémonie, Haino renoue avec l'esprit résolument rock'n'roll du premier double-album et torture à merveille son instrument de prédilection pour en extirper des riffs venus d'ailleurs. On l'imagine cheveux aux vents de ses propres larsens, matraquer avec maestria ses accords déglingués et entêtants. Déjà, une excitation épileptique nous transit un gros quart d'heure avant l'arrivée de la monstrueuse coda, au cours de laquelle le groupe recolle des éclats de l'âme d'Hendrix et livre le résultat en offrande aux divinités cosmogoniques. Devant les enceintes, notre cervelle se liquéfie peu à peu. Le mur de bruit semble s'étendre à l'infini et dévore tout sur son passage : là où la guitare de Keiji Haino passe, la tonalité ne pousse plus.
note Publiée le vendredi 25 novembre 2016
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Je ne sais qu'une seule chose :le label n'est pas mort dans l’œuf, les Californiens ont profité du nouvel an pour faire une annonce qui redonne espoir (ça devrait démarrer dans les prochaines semaines, voire les prochains jours maintenant). A mon avis, Pathétique, ça ne sera pas pour 2017 - ou alors, ils vont d'un coup se réveiller et on n'aura jamais assez de thunes pour suivre la cadence !
Quelqu'un a-t-il des news quand à la réedition chez black label edition?
(N°6) évoque certainement "Tenshi No Gijinka" je lui donne raison... Pour ma part j'ai d'énormes lacunes avec le monsieur bien que j'adore son "Black Blues"(violent version) et sa collab avec Brötzmann (2 albums avec une performance vocale assez différente de ses habitudes il me semble)! Etant dans une grosse période Tatsuya Yoshida, je vais (re)donner sa chance à "New Rap"... ça devrait égayer mon week-end!
Tu parles de quel album ? Il y en a plein des comme ça <:0)
C'est quand même bien mieux que quand Haino pousse des petits cris d'animaux en tapant sur un gong toutes les trois minutes. Les Rallizes Rhabillées ?