Tor Lundvall › Last Light

7ème production pour l'américain aux multiples casquettes : peintre renommé et surtout talentueux (car cela ne va pas forcément de soi), collaborateur et ami de Sol Invictus, Current 93 ou Harvest Rain, Tor Lundvall nous convie avec ce superbe 'Last light' à contempler la lueur du soir qui s'éteint. Assis devant une fenêtre aux rideaux détachés, le spectateur fixe son regard sur un horizon que l'on devine effacé par la lumière qui décline. La douce voix éthérée de Tor berce les coeurs éblouis par tant d'images, comme dans un rêve sans fin. 'The pond' donne le ton avec ses nappes de claviers qui auraient trouvé leur place sur la b.o. de Twin Peaks, tandis que 'Last light' nous rapproche de l'ambient onirique d'un Robert Rich. Les 12 chapitres de ce superbe opus sont autant de songes d'une mélancolie palpable à chaque note qui s'égrène. Le chant oscille entre voix de crooner et heavenly version masculine, l'instrumentation délicate englobe à la fois piano/claviers et percussions et l'effet de réverb' omniprésent (qui rappelle una atmosphère typique du trip-hop par moments) renforce cette sensation de légèreté qui apaise et attriste à la fois. Comme si l'on assistait au dernier coucher de soleil avant un hiver sans issue heureuse, la musique automnale de 'Last light' transporte l'auditeur sans jamais le laisser tomber, l'invitant à prendre part à l'épanchement et à l'observation, pour le plaisir des yeux et des oreilles. Un régal.