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Richard Strauss (1864-1949) › Salomé

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ellington      samedi 19 janvier 2013 - 22:56
hell      samedi 30 juillet 2011 - 13:56
Tomas Chatterton      samedi 9 avril 2005 - 23:44
Trimalcion      samedi 9 avril 2005 - 23:24

26 titres - 105:16 min

  • CD 1 - 1/ Wie schön ist die Prinzessin Salome heute Nacht ! (2:51) - 2/ Nach mir wird einer kommen (2:48) - 3/ Ich will nicht bleiben (1:50) - 4/ Siehe, der Herr ist gekommen (1:39) - 5/ Jauchze nicht, du Land Palästina (2:26) - 6/ Du wirst das für mich tun (4:22) - 7/ Wo ist er, dessen Sündenbecher jetzt voll ist ? (9:38) - 8/ Jochanaan ! Ich bin verliebt in deinen Leib (8:48) - 9/ Wird dir nicht bange, Tochter der Herodias ? (8:27) - 10/ Wo ist Salome ? Wo ist die Prinzessin ? (2:38) - 11/ Es ist kalt hier. Es weht ein Wind (1:27) - 12/ Salome, komm, trink wein mit mir (2:49) - 13/ Sieh, die Zeit ist gekommen (0:54) - 14/ Warhaftig, Herr, es wäre besser (2:58) - 15/ Siehe, der Tag ist Nahe, der Tag des Herrn (3:03) - CD 2 - 1/Eine Menge Menschen wird sich gegen sie sammeln (2:20) - 2/ Tanz für mich, Salome (4:26) - 3/ Danse des sept voiles (9:27) - 4/ Ah ! Herrlich ! Wundervoll ! (3:46) - 5/ Still, sprich nicht zu mir (3:16) - 6/ Salome, bedenk, was du tun willst (3:34) - 7/ Wer hat meinen Ring genommen ? (1:41) - 8/ Es ist kein Laut zu vernehmen (2:07) - 9/ Ah, du wolltest mich nicht deinen Mund küssen lassen (12:25) - 10/ Sie ist ein Ungeheuer, deine Tochter (1:06) - 11/ Ah ! Ich habe deinen Mund geküsst (4:24)

informations

Sofiensaal, Vienne, Autriche, du 10 au 20 mai 1977.

Les interprétations de Sinopoli (Deutsche Grammophon) et Solti (Decca) sont hautement recommandables, mais cette version de Karajan reste la plus grande référence.

line up

Wiener Philharmoniker, Herbert von Karajan (direction). Distribution vocale : Hildegard Behrens (Salome, soprano), Karl-Walter Böhm (Herodes, ténor), Agnes Baltsa (Herodias, mezzo-soprano), José Van Dam (Jochanaan, baryton), Wieslaw Ochman (Narraboth, ténor), Heljä Angervo (Page d'Herodias, alto), Heinz Zednik (premier juif, ténor), David Knutson (deuxième juif, ténor), Martin Vantin (troisième juif, ténor), Gerhard Unger (quatrième juif, ténor), Erich Kunz (cinquième juif, baryton), Jules Bastin (premier nazaréen, basse), Dieter Ellenbeck (second nazaréen, ténor), Gerd Nienstedt (premier soldat, basse), Kurt Rydl (second soldat, basse), Helge von Bömches (un cappadocien, basse), Horst Nitsche (un esclave, ténor).

chronique

La lune jette de pâles rayons sur la scène et l’on sent un vent froid levé par le battement d’ailes de l’ange de la mort… Sous ces augures lugubres débute un drame bref et tranchant, sans introduction ni morale : sur une terrasse du palais d’Hérode, tétrarque corrompu de Judée qui a épousé l’incestueuse Hérodias, Salomé, la fille d’Hérodias qui rend tous les hommes fous d’amour, entend les prophéties et les imprécations d’une voix sombre et majestueuse sortant d’un puits : c’est la voix de Iokanaan (Jean-Baptiste), enfermé là par Hérode qui a une peur bleue de lui, ne pouvant s’empêcher de le considérer comme un saint homme. La belle Salomé, ignorant les menaces et les remontrances du prophète, se met à le détailler : «J’aime ton corps, j’aime tes cheveux, j’aime ta bouche, laisse-moi baiser ta bouche» - et celui-ci la rejette bien sûr de toutes ses forces. Puis Hérode demande à Salomé de danser : celle-ci accepte contre la promesse qu’elle obtiendra ce qu’elle voudra en échange. Après sa danse des sept voiles, Salomé demande la tête de Iokanaan sur un plateau d’argent. Hérode, effrayé par le sacrilège, la supplie de demander autre chose, fût-ce la moitié de son royaume. Mais la jeune fille reste inflexible. On finit par lui apporter son dû : Salomé se réjouit de posséder enfin l’homme qui lui avait résisté ; elle baise langoureusement sa bouche. Hérode, soudain pris de dégoût devant tant de perversité, ordonne à ses soldats de tuer cette femme, ce qu’ils s’empressent de faire en l’écrasant sous leurs boucliers. L’origine biblique de ce récit est bien connue, mais le sulfureux Oscar Wilde en a tiré une pièce qui est un chef d’œuvre de passion morbide et sur laquelle plane tout du long des ombres angoissantes et funestes. Richard Strauss, en 1905, n’eut donc pas froid aux yeux en la mettant en musique : scandale assuré. Aujourd’hui encore, l’opéra du compositeur allemand étouffe l’auditeur par sa noirceur et sa violence : subissant encore l’influence de Wagner avec l’utilisation de leitmotives, la musique n’en est pas moins puissamment moderne et originale, traversée sans cesse par les stridences et les dissonances des cordes, le déchaînement régulier des cuivres soulignant les passages les plus dramatiques – le tout offrant un contraste puissant avec les brefs moments d’apaisement liés aux prophéties de Iokanaan, moments précédant de nouvelles tempêtes. Un seul acte et tout est dit : une telle violence ne pouvait prendre sa force que dans la brièveté du drame. Certains moments donnent lieu à une musique véritablement effroyable : malédiction de Iokanaan à l’encontre de Salomé, supplication d’Hérode à la jeune fille pour qu’elle demande autre chose que la tête du prophète. La longue déclaration d’amour que Salomé fait à Iokanaan puis à sa tête tranchée est un monument de beauté musicale romantique «pervertie», comme le romantisme finissant de Strauss qui se pourrit ici de manière sublime : «Ich will deinen Mund küssen» (je veux baiser ta bouche). L’érotisme morbide s’épanche vers le fétichisme et enfin vers la nécrophilie. L’orchestre se déchaîne régulièrement mais les tensions les plus intenses proviennent de moments quasi-silencieux : lorsque tombe l’épée du bourreau sur le cou de Iokanaan, où lorsque Salomé pose enfin un baiser sur la bouche dont elle avait rêvé, juste avant d’être exécutée, quand se pose sur elle un pâle rayon de lune…

note       Publiée le samedi 9 avril 2005

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    Arno Envoyez un message privé àArno

    Rofl... (Je crois qu'il a aussi composé "Francesca da Rimini" sous le nom de Zandonai...)

    ellington Envoyez un message privé àellington

    Richard Strauss a aussi composé la troisième symphonie de Gorecki . Mais son brouillon ( métamorphoses ) est bien meilleur que la version définitive et ne dure que 16 minutes ... Je suppose que ce monsieur Gorecki n'est qu'un prete-nom , façon Emile Ajar pour Romain Gary . Comme il avait sans doute besoin d'argent , il ré-arrangera tout ça vite fait , pour le vendre sous le nom d'adagio de Barber ( un autre compositeur fictif ).

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    Arno Envoyez un message privé àArno
    Zone Rouge. Ecoute d'un extrait musical. Jean-Pierre Foucault: "Dans quel célèbre film de Stanley Kubrick entend-on cette musique ?"... La candidate: "Je ne sais pas"... Jean-Pierre Foucault: "2001, l'Odyssée de l'espace"... Il enchaîne, l'air dépité par tant d'ignorance de la candidate: "C'est une fameuse valse de Strauss..." J'ai rarement autant ri... C'était bien sûr le poème Also Sprach Zarathoustra... Confondre Johann et Richard, quand même...
    Tomas Chatterton Envoyez un message privé àTomas Chatterton
    Alors là, kvlt de chez kvlt. J'écris ca pendant que l'autre bourge dort bourrée dans mon lit et aussi aux Cosmopolitan. Tout est là: Salomé, Iokanaan (qui s'est fait baisé la bouche), Moreau (l'inspirateur) Wilde, Strauss et Aubrey Beardsley (...). N'écoutez cet opéra il vous pourrira de l'intèrieur.
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