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Steve Reich (b.1936) › Tehillim / Three movements

7 titres - 45:28 min

  • TEHILLIM (30:27)
  • 1/ Part I: Fast (11:46)
  • 2/ Part II: Fast (5:54)
  • 3/ Part III: Slow (6:19)
  • 4/ Part IV: Fast (6:21)
  • THREE MOVEMENTS (14:46)
  • 5/ Movement I: noire=184 (6:43)
  • 6/ Movement II: noire=92 (3:42)
  • 7/ Movement III: noire=184 (4:21)

informations

Tehillim : Wisseloord Studios, Hilversum, Pays-Bas, les 30 et 31 août 1993. Three movements : Studios Abbey Road, Londres, Royaume-Uni, le 10 février 1992.

line up

Frank Ricotti, Michael Tilson-Thomas (direction (Three Movements)), Tehillim : Ensemble Schönberg, Percussion Group The Hague ; voix : Barbara Borden, Tannie Willemstijn (sopranos), Yvonne Benschop, Ananda Good (mezzo-sopranos). Three movements : London Symphony Orchestra, Neil Percy, Simon Carrington, Ray Northcott, Clive Malabar (percussions).

chronique

Compositeur d'avant-garde influencé par les musiques du monde, notamment ghanéennes et balinaises, Steve Reich, sans jamais cesser d'aller de l'avant, n'a pas pour autant oublié ses racines. Le bonhomme est juif. Il s'est intéressé à la musique traditionnelle des hébreux. Avec "Tehillim" (1981), il compose une pièce pour un petit ensemble de cordes, bois et percussions accompagnant deux sopranos et deux mezzo-sopranos, qui chantent quatre psaumes. Et c'est pourtant du pur Steve Reich - un de ses chefs-d'oeuvre. Comment dire... c'est un des plus beaux contrepoints que je connaisse, un entrelacs sublime de voix qui se décalent dans un canon d'un raffinement inouï. Je n'ai plus envie de parler de musique répétitive quand j'entends ça, ni même de musique inspirée du folklore juif. Non, la principale référence qui me vient à l'esprit, c'est Bach. Non pas qu'il y ait grand chose de commun entre ces deux langages (Reich se réfère beaucoup plus aux mélismes de la musique médiévale d'un Pérotin), mais c'est la parfaite fluidité, beauté, transparence de ces mélodies qui s'entremêlent, qui me le rappelle. Alors de quoi s'agit-il exactement ? Sur une pulsation assurée par des petites percussions, tambourins, maracas (pulsation rythmée de manière extrêmement complexe en fait, selon des mesures impaires où il est très difficile de se retrouver si l'on essaye de compter), une première voix, doublée par les bois, assure le thème principal, répété ad libitum, puis une deuxième vient se greffer en canon, puis une troisième. Pendant ce temps viennent s'ajouter des accents imprimés par une petite section de cordes. Et puis c'est l'élevation, la spirale ascendante dans le sublime maelstrom des voix, qui commencent en canon et s'achèvent en choeur. Le second mouvement prend la forme de variations de plus en plus complexes – jamais Reich n’avait développé semblables mélodies. Sur le mouvement lent, une étrange dissonance vient apporter le malaise. Et puis c'est un transport de joie au moment du final, dans un long alléluia. La seconde pièce présente sur ce disque est tout aussi ahurissante (ça tombe très bien, ça m’évitera de me casser la tête pour la note). « Three movements » (1986) reprend les mêmes données formelles que « Music for 18 musicians » (1976) ou « The desert Music » (1985), sauf qu’ici tout est plus puissant, plus expressif encore, et plus précis aussi – les cordes se soumettent à un véritable mouvement d’horlogerie. Une pulsation par vagues successives ouvre l’œuvre, comme d’habitude ; mais cela aboutit dans le premier mouvement à un décalage progressif qui s’opère entre les cordes situées à droite du chef et celles qui sont situées à gauche – et j’aime autant vous dire que si votre stéréo est bonne, vous en aurez le tournis. Le mouvement lent est assez analogue aux mouvements lents de « The Desert Music ». La conclusion est faite d’une cellule mélodique qui se répète comme dans un écho très proche – là encore tout est d’une précision parfaite. Entraînés par une pulsation de plus en plus sauvage, les accents passent par tous les timbres de l’orchestre et finissent dans les hauteurs les plus vertigineuses. L’impact de l’œuvre est encore renforcé par sa brièveté. Anthologique.

note       Publiée le mercredi 6 avril 2005

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Hallu Envoyez un message privé àHallu

Finalement le seul truc chiant avec Steve Reich c'est que son nom ressemble trop à son compatriote Steve Roach.

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Arno Envoyez un message privé àArno
Ca doit être horriblement dur à jouer non ?
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Arno Envoyez un message privé àArno
C'est marrant comme un langage si austère peut donner tant de lumières... C'est beaucoup plus profond que Glass... Disons qu'il y a un supplément d'âme...
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Soup Envoyez un message privé àSoup
J'ai pécho (choppé) il y a peu un disque avec Tehillim et the desert music, visiblement sorti récemment, et je dois dire que Tehillim c'est très top. Une des meilleures compos de Reich à mon goût.
eudemis Envoyez un message privé àeudemis
cette ne veut rien dire car autant je n'aime pas beaucoup Tehellim, autant Three Mouvements est par moment ma composition Reichienne preferée... tout à fait d'accord avec ce qui s'y dit dans la chronique, tout y est plus intense, et malheureusement (pas tant que ça...) bref...
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