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Steve Reich (b.1936) › The desert music

7 titres - 48:06 min

  • 1/ First movement (fast) (7:54)
  • 2/ Second mouvement (moderate) (6:59)
  • 3/ Third movement part one (slow) (6:59)
  • 4/ Third movement part two (moderate) (5:54)
  • 5/ Third movement part three (slow) (5:55)
  • 6/ Fourth movement (moderate) (3:35)
  • 7/ Fifth movement (fast) (10:46)

informations

Studios RCA, New-York, Etats-Unis, les 29 et 30 octobre 1984.

line up

Michael Tilson-Thomas (direction), Membres de l'orchestre et choeur du Brooklyn Philharmonic, Ensemble Steve Reich.

chronique

"Music for 18 musicians" a créé, pour une longue période à venir, le style Steve Reich. Cette nouvelle manière, ce nouveau langage dont il peut être fier, l'Américain a décidé de l'exploiter encore, mais à une autre échelle : avec, en plus de ces musiciens habituels, un grand orchestre et un choeur. Cela donne "The Desert Music", dont le titre et les textes chantés sont empruntés au poète imagiste américain William Carlos Williams. L’œuvre est en forme d’arche : le premier mouvement rapide répond au mouvement rapide final, le deuxième mouvement répond à l’avant-dernier, et ainsi de suite. Elle commence et se termine par la même succession d’harmonies pulsées, qui annoncent puis récapitulent ce qui est développé dans le corps de l’oeuvre. Ici, la réexposition finale prend cependant un tour particulier, puisqu’elle se fait dans des hauteurs de son de plus en plus hautes, à tel point qu’on perce les nuages et qu’on se retrouve plus près du soleil lorsque tout est achevé. Les transitions entre chaque mouvement se font par une pause bien ménagée dans la pulsation. Le piège ici, c'est que des effectifs beaucoup plus chargés vont nécessairement nuire à la clarté du tissu sonore, à la fluidité de cette pulsation, de ce coeur percussif qui rend la musique de Reich si vivante, et qui la fait progresser avec une telle évidence. C’est en partie le cas. Toutefois, cela est largement compensé par les nouveautés : le chœur, qui apporte une tout autre dimension ; les timbres de l’orchestre, forcément plus nombreux et plus variés, qui permettent des harmonies et des contrepoints plus denses et plus colorés. Et puis, ce qui n’était pas le cas dans "Music for 18 musicians", Steve Reich fait ici usage de la lenteur. A travers les deux mouvements « slow », la pulsation des marimbas et du piano se fait tout d’un coup oppressante, et nous entendons la mélodie se développer en un superbe canon, ce procédé contrapuntique répétitif (euh… c’est comme Frère Jacques, quoi) si cher à Steve Reich, qu’il utilise avec un bonheur toujours égal. Dans le second mouvement « slow », les violons viennent se joindre par des glissandi insensés qui imitent une sirène. Et quand, dans le mouvement central, c’est le chœur qui reprend en canon un extrait de poème de William Carlos Williams, qui semble avoir été écrit tout spécialement pour ce genre de musique, notre satisfaction est à son comble : « It is a principle of music to repeat the theme. Repeat and repeat again, as the pace mounts. The theme is difficult but no more difficult than the fact to be resolved. »

note       Publiée le mercredi 6 avril 2005

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    Thierry Marie Envoyez un message privé àThierry Marie

    Tony Conrad, en substance, a déclaré (je ne sais plus où, dans le livret de "Early Minimalism volume 1"?) que Steve Reich avait renié le minimalisme. Ce qui, dans sa bouche, sousentendait qu'il s'était converti à la variété, qu'il s'était perverti. Il est des intégristes partout. Ici, Steve Reich maximalise la récurrence, de manière très classique. Et peu importe les idéologies: l'oeuvre est réussie. Même si son véhicule lui correspond moins que celui de "Music For 18 Musicians" (assurément un de ses grands chefs d'oeuvre)...

    Note donnée au disque :       
    Tango Mago Envoyez un message privé àTango Mago
    J'ai ressorti celui ci des cartons. Je ne me rappelais à quel point c'était plaisant...mais de durée de vie très courte. Je ne saisis aucune épaisseur dans cette musique, et elle s' "use" vraiment très vite...de là à donner raison à ses détacteurs...