Echo And The Bunnymen › Crocodiles

Bien que leur leader Ian McCulloch ait toujours affirmé sa passion pour Jim Morrisson et les Doors, c'est plutôt du côté de la cold wave et de la new wave que se situent les Echo and the Bunnymen. On les a souvent comparés aux Cure, peut-être à cause des coupes en pétard de leurs chanteurs respectifs, mais il est vrai que comme la bande à Robert Smith, ces derniers ont l'art de créer une musique originale sombre, étrange, tout en prétendant être un groupe pop. Leur premier opus 'Crocodiles' propose un rock d'inspiration new wave, avec des pointes cold, bien ficelé mélodiquement. Les guitares oscillent entre sonorités cristallines ('Rescue', 'Crocodiles', Rescue') ou plus sales ('Pride', 'Monkeys' particulièrement réussi au niveau des guitares justement). On songe parfois aux Smiths mais en plus sombre, éventuellement aux premiers U2, l'aspect épique en moins. Surtout, il y a la voix de Ian, très particulière, assez typique du son Echo and the Bunymen, à la fois profonde et plaintive, entre Morrissey et Bono, encore que la comparaison soit boîteuse car il sait la rendre plus rageuse au besoin ('Crocodiles'). Si les compositions sont toutes bonnes, chacun de leur album contient un ou deux morceaux qui se détachent nettement des autres de par leur mélodie imparable. Dans ce cas, il s'agit des excellents 'Villiers terrace' (et son petit air de 'New Year's day', notamment au niveau du piano et surtout 'Pictures on my wall', plus proche des Cure dans ses climats) qui valent à eux deux l'achat de l'album. Un grand groupe des 80's, moins populaire que les Cure ou U2 mais tout aussi excellent.