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enregistré à Olympic, Mayfair, Westside, Angel et Air Studios à Londres ; Christchurch Studios à Bristol et Ca Va Studios à Glasgow
Marius De Vries (programmation), Craig Armstrong (piano, arrangement et direction des cordes, programmation), Elisabeth Fraser (voix sur "This Love"), Paul Buchanan (voix sur "Let's Go Out Tonight"), Richard T. Norris (programmation), London Session Orchestra
Voici le premier album solo de Craig Armstrong, sorti sur le label de Massive Attack, à l'époque où il faisait les arrangements de cordes pour le groupe de Bristol (période "Protection"). Je me souviens avoir été très impressionné, lors de sa sortie, par l'atmosphère que dégageait cet écrin de cordes, à la fois douce et solennelle ; par des mélodies chatoyantes, atteignant un lyrisme parfois douloureux, jamais racoleur, le tout scandé par des beats sombres et pesants. Aujourd'hui, j'aurais plutôt tendance à revoir mon jugement à la baisse. Certains titres, comme ce "Laura's Theme", décidément trop inspiré du "Mépris" de Georges Delerue, ou encore la soyeuse guimauve de "Balcony Scene" (extrait du film "Romeo and Juliet") ne trouvent plus grâce à mes oreilles : il y a trop de sucre là-dedans et ç'en est écoeurant, Craig Armstrong peine à trouver une véritable carte d'identité sonore, et le manque d'originalité de ces compositions, malgré une certaine beauté intrinsèque, me les rend ennuyeuses. De même, "Weather Storm", compo destinée au deuxième album de Massive Attack et reprise en ouverture de ce disque, ne se détache pas, malgré son titre, de ce romantisme mielleux, et cela même si certaines mélodies se vissent dans votre crâne pour n'en plus sortir par la suite. Les tentatives au piano solo, sans être totalement convaincantes, impriment toutefois l'attachement d'Armstrong à son instrument de prédilection, qui est présent de manière plus ou moins envahissante sur presque tous les titres de cet album ("Hymn" conclut le disque avec une solennité et une sobriété impressionnantes). Avec "Sly II", plus surprenant, imprimant tour à tour le relachement et la tension, on se rapproche nettement de l'univers angoissant de Bernard Hermann, compositeur des plus célèbres musiques de film d'Hitchcock, mais sans toucher toutefois à l'aspect urgent ou tragique de la musique de ce dernier, bien que "Glasgow", avec ses intrigants glissandi de cordes, son orageuse mélancolie, et "Childhood", qui distille une ambiance oppressante coupée par quelques bouffées d'oxygène, soient loin de démériter. Non, c'est encore avec les morceaux chantés que, à mon sens, Craig Armstrong parvient véritablement à rehausser le niveau de cet album, à le rendre digne des David Sylvian ou des This Mortal Coil dont il s'inspire : la voix de Liz Fraser doublant voluptueusement l'écrin de cordes sur "This Love", ou le lyrisme envoûtant de "Let's Go Out Tonight", ballade chantée par Paul Buchanan, rendent le mieux justice au travail de l'Ecossais, faisant la balance entre l'intimité des voix et la gravité imposante de l'orchestre, soutenue par une rythmique électro qui se pose sans efforts.
note Publiée le lundi 28 février 2005
Note moyenne 9 votes
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Le compagnon de Protection un peu, d'ailleurs Armstrong revisite deux titres. J'avais un peu oublié à quel point ça coule tout seul (beaucoup mieux que son suivant), malgré les extraits de BO de films dont par ailleurs je me contrecarre. "After the Storm" et puis surtout les inquiétants "Rise" et "Glasgow" (hyper glauque) sont des perles de trip-hop instrumental très très cinématographiques. Et puis "This Love" avec Liz motherfucking Fraser, un an avant "Teardrop" (finaud l'écossais), et la reprise de Blue Nile avec Buchanan himself au chant, c'est quand même la grosse classe. Belle coda aussi, beaucoup plus atmosphérique et minimale (genre BO de Solaris ou d'un truc dans le genre), laissant derrière le côté hyper-dramatique de certains morceaux (Laura's theme, non, pas celui de Twin Peaks). Très automnal, très changement d'heure (vers plus de nuit)...
La seule chose marquante de ce disque est l'étonnant "Let's Go Out Tonight" (qui avait été utilisé assez bien dans un épisode de Six Feet Under). Ca sonne comme devrait sonner un morceau d'adieu et d'amour à la fois.