Guts Of Darkness

Derrière cet étrange patronyme se cache un groupe belge dont la musique pourrait se classer quelque part entre Joy Division et les Cure (période 'Boys don't cry'). Pour ma part, je l'ai découvert un peu par hasard, en partie grâce à cette excellente compilation qui, non contente de nous proposer une retrospective allant de 1980 à 2002 en 19 titres, d'être emballée dans un superbe digipack, offre en bonus un deuxième cd,'Maquis'. Joy Division est le point de comparaison qui s'impose le plus à l'écoute des morceaux de début de carrière, basse marquée, batterie riche en roulements, guitares cold wave...Le chant, par contre, est moins glauque, quelque part entre l'ironie froide ('Can't live in a living room', 'Innocent people',...) et la rage déséspérée ('Man comes from ape'). On sent en la musique de Red Zebra la colère post-punk assez typique des 80's mais exprimée de façon plus cynique, le tout mêlé de new wave minimaliste ('beauty of the beast'). Au fur et à mesure que leur carrière progresse s'ajoutent quelques touches gothiques ('Polar club'), voir de post punk au niveau des guitares ('John Wayne', 'Apollo 451'). Mais à priori, le groupe n'a de cesse de se renouveler et de brouiller les pistes puisque les derniers titres du disque s'orientent de plus en plus vers un rock alternatif entre Placebo et les Smashing pumpinks qui délaisse l'aspect froid des débuts pour se concentrer sur des guitares plus incisives et hargneuses, encore que 'Mr President' ait tout d'un bon titre gothique teinté de post punk. Mélodiquement, c'est excellent, Les musiciens de Red Zebra n'ont jamais perdu cette faculté de trouver les accords simples mais imparables. Selon moi, les seules faiblesses de cette compilation sont la ballade semi-acoustique 'Beirut by night', assez plate, de même qu'un 'Hand them over' au piano, trop brit pop pour être honnête. 'Maquis' permet de découvrir davantage de morceaux encore, tous dans une voie cold wave/ new wave. On y découvre ainsi une version de 'Beirut by night' plus proche de Echo and the Bunymen et du coup, nettement plus intéréssante. Un groupe à (re)découvrir, surtout en une époque où l'on note un fort engouement pour des formations telles que Interpol, Franz Ferdinand, Stellastar, Moving unit et autres The Faint.