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Chicago's Aragon Ballroom, USA, juin 2004
Tim "herb" Alexander (batterie), Les Claypool (basse, chant), Larry Lalonde (guitare)
J'ai passé la trentaine ! C'est dingue... Bon, ça fait un moment déjà, mais là, vraiment, je viens pour la première fois de m'en rendre compte. C'est que je viens de visionner "Hallucino Genetics", la nouvelle vidéo de Primus, et bon sang, c'est comme si je venais de prendre un sérieux coup de vieux... Pas d'excès de nostalgie, non. C'est juste que voir ces idoles de mon adolescence, enfin, je veux dire, les voir comme ils sont aujourd'hui, et entendre ce qu'ils font aujourd'hui, eh bien, ça fait quelque chose. Je ne veux pas exagérer en disant cela, mais il y a quelque chose de dramatique. Peu de gens ont, je pense, eu l'occasion de visionner la cassette "Cheesy Home Video", publiée en 1992, juste après la promo de "Sailing The Seas of Cheese". Il ne s'agit pas d'un concert filmé, mais plutôt d'une collection des vidéo clips de leurs deux premiers albums, entrecoupés de reportages délurés sur la vie de groupe et aussi, oui, de performance en concert. Une dizaine d'années séparent "Cheesy Home Video" et "Hallucino Genetics", et on pourrait jurer que c'est le triple. Beaucoup d'eau est passée sous les ponts, et la reformation du line-up classique de Primus ne dupera personne sur son intérêt premier purement vénal. Là où c'est terriblement gênant, c'est que ça se voit. Merde, ils ont l'air de solidement se faire chier les mecs. C'est Dire Straits ou Primus que je regarde ? Pourtant, le programme était alléchant ; des inédits, des titres cultes, et pour couronner le tout, l'intégralité de l'album "Frizzle Fry" en live ! Si Claypool, Lalonde et Alexander savent toujours y faire, je ne parviens pas à m'ôter de l'esprit qu'il y a définitivement quelque chose de brisé dans le monde de Primus. Écoutez "Sgt.Baker" ; son tempo a été ralenti à un point qu'on se demande si ce n'est pas par pure fatigue. Et c'est un des premiers titres du concert. Si le réalisateur n'en a que pour Les Claypool dans ses plans serrés, Tim Alexander m'est apparu bien en deçà de ce qu'il est, ou de ce dont il fut capable (son jeu de double pédale sur "Pudding Time" envolé). Et quand Primus se permet quelques improvisations, elles ne décollent jamais et me laissent à penser que c'est typiquement le genre de truc chiant qui plaira aux amateurs de Phish et du Grateful Dead dans lesquels je ne suis jamais parvenu à trouver mon compte. Et pourtant y a du monde dans la salle, beaucoup de jeunes paradoxalement, ce qui conforte malheureusement l'idée comme quoi Primus a désormais acquis le statut de relique. En d'autres termes, malgré un programme haut en couleur, "Hallucino Genetics" ne fait que confirmer ce que j'avais ressenti déjà depuis dix ans sans jamais avoir osé me l'avouer : Primus a perdu son âme.
note Publiée le samedi 26 février 2005
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