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Archie Shepp › Black gipsy

3 titres - 55:59 min

  • 1/ Black Gipsy (25:44)
  • 2/ Epitaph of a Small Winner (22:40)
  • 3/ Pitchin' Can (7:35)

informations

Studio Decca, Paris, France, 9 novembre 1969

line up

Dave Burrell (piano), Chicago Beau (chant), Julio Finn (harmonica), Earl Freeman (contrebasse), Noah Howard (saxophone alto), Leroy Jenkins (violon), Sunny Murray (batterie), Archie Shepp (saxophones soprano), Clifford Thornton (trompette)

chronique

  • free jazz > avant garde

On prend les mêmes et on recommence, serions nous tenter de dire. Oui, sauf que tout cela s'inscrit dans un long processus de remise en question dont le point de départ fût d'abord la conscience politique accrue du saxophoniste jusqu'au pèlerinage en terre d'Afrique. Mais "Black Gipsy", c'est évident, est l'enfant conçu dans la précipitation, l'excitation suscitée à son retour d'Alger. Là-bas, où il participa au festival pan-africain, Shepp et ses acolytes prirent en pleine face tout ce qu'ils étaient venus chercher. C'est cette forte vibration, nourrie à la fois des senteurs locales et de l'histoire de ce sol sacré inscrit jusque dans les chairs, qui les pousse à matérialiser ce qui désormais les bouffe de l'intérieur. Clifford Thornton, Dave Burrell, Sunny Murray étaient du voyage, et tous vont aussi réaliser quelques disques pour Actuel/Byg sous leur propre nom. Mais pour l'heure, c'est tout émoustillés qu'ils entrent en studio avec Archie Shepp. Ce dernier demande aux harmonicistes Chicago Beau et Julio Finn qui s'étaient déjà fait remarquer sur "Blasé" de les suivre. Et pour couronner le tout, il invite le violoniste free Leroy Jenkins. Il n'est plus question de contestation dans la haine et la rage du désespoir. Shepp vient de prendre conscience que la tristesse du peuple noir a toujours suinté au travers de sa musique et qu'il n'est nul besoin d'en surenchérir l'effet par de redondantes provocations. Dès lors, il n'est plus question que de célebration. Les choses doivent changer. "Black Gipsy" défile comme un cortège hétéroclite où le blues (les harmonica) rencontre les fanfares locales constituées de percussions virevoltantes traduites à merveille par un Sunny Murray absolument déchaîné. Quand il délaisse son instrument, Chicago Beau entame un jeu de déclamations que reprendront à sa suite aussi bien Gil Scott-Heron que les Last Poets. Si le violon ouvre la marche, ce sont les saxophones de Noah Howard et Archie Shepp qui la referment, emporté par la fougue et l'entrain du collectif qui ici communie plus qu'il ne communique.

Très bon
      
Publiée le samedi 26 février 2005

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    Tallis Envoyez un message privé àTallis
    Excellent album. Shepp est plus ici le catalyseur que le leader car il ne fait réellement que se fondre dans le collectif (d'où émergent particulièrement Leroy Jenkins et Sunny Murray effectivement fabuleux) mais ce n'est pas bien grave tant l'ambiance entre fanfares de la Nouvelle-Orléans, free et blues est prenante. Mention spéciale perso pour le 1er et le 3ème morceaux.
    Note donnée au disque :