mardi 20 avril 2021 | 173 visiteurs (dont 1 membre) connectés en ce moment
Vous êtes ici › Les groupes / artistes › E › Emergency › Homage to peace
Paris, France, 1970
Sabu Toyozumi (batterie), Glenn Spearman (saxophones ténor et soprano), Takashi Kako (piano), Boulou Ferret (guitare électrique), Bob Reid (contrebasse)
C'est l'époque qui veut ça. Des bonnets, des vêtements colorés, des cheveux longs. Un titre d'album dans l'air du temps, une soif de liberté, un collectif dont la diversité assoit la nature universelle de la musique qui les traverse. Emergency est né de rencontres faites sur Paris entre des personnes qui, à la base, n'auraient jamais du s'y trouver : un saxophoniste américain, Glenn Spearman, petit protégé de Franck Wright, c'est dire si le jeune homme doit avoir du coffre... Bob Reid, un compatriote contrebassiste promis à un bel avenir (Steve Lacy, Archie Shepp). A leurs côtés deux japonais ; le percussioniste Sabu Toyozumi qui découvre, in vivo, dans le cadre de ce concert, toute le potentiel du drumming free, et le jeune prodige Takashi Kako au piano et piano électrique. Pour compléter le tout, Boulou Ferret (ça ne s'invente pas) s'adjoint à la troupe armé de sa guitare électrique dont il fait un usage exemplaire de la première à la dernière note. Le McLaughlin de "Extrapolation" ne semble pas utopiste comme comparaison, ni non plus l'audace désinvolte des français de Perception, ou celle de Zoo, qui à l'époque accompagnaient Léo Ferré. Tout comme Red Noise, Emergency est avant tout une de ces empreintes laissées à l'usage des curieux pour pénétrer au coeur de la tourmente libertaire qui, le temps d'un instant, laissa croire au Monde qu'il était à deux doigts d'un changement radical et profond. Il ne reste plus que de cet hommage à la paix un hommage à l'Art Ensemble ("People in Sorrow"), deux manifestes de la candeur des troupes en présence - en dépit des fortes individualités, Spearman reste celui qui capte le plus notre attention - sur "Emergency Theme" et "Infidels", et enfin "Kako Tune" qui, comme son titre l'indique, est sorti de la plume du claviériste japonais pour une touche impressionniste à l'élégance typiquement nippone. C'est l'époque qui veut ça, et aujourd'hui, en regardant autour de nous, le constat est amer : c'est comme si on était resté sourd à la force de ce message.
note Publiée le samedi 26 février 2005
Vous devez être connecté pour ajouter un tag sur "Homage to peace".
Note moyenne 3 votes
Vous devez être membre pour ajouter une note sur "Homage to peace".
Vous devez être membre pour ajouter un commentaire sur "Homage to peace".
Les Takayanagi de l'époque sont parmi les disques les plus furieux des '70s avec les rares Kaoru Abe. Ca dépotait violemment. Mais réservé aux oreilles averties.
"Infidels" est énorme et le reste pas mal. Sabu Toyozumi joue aussi avec le Masayuki Takayanagi New Directions à la même époque et coté free drumming on est aussi servi.