Zatokrev › Zatokref

Lourd, étourdissant, marécageux, oppressant, autant de qualificatifs qui pourraient représenter la musique de Zatokrev. Ces trois Bâlois nous assènent un post-hardcore doomesque des plus ravageur, et même si une comparaison à la va-vite me ferait rapprocher ce groupe de monstres sacrés tel que Neurosis ou Isis, il est clair que Zatokrev a trouvé sa propre voie, plus directe, travaillant plus la puissance que l'arrangement. Les guitares hyper saturées balancent des riffs lent, dissonant et répétitifs, nous embourbant peu à peu le cerveau. La voix écorchée de Frederyk Rotter nous permet de ne pas sombrer complètement en nous réveillant par la douleur. Parfois, un passage de chant clair permet de relever la tête, mais ce n'est que pour mieux la replonger dans la boue après. Quant aux rythmiques pachydermiques, elles ne font rien pour atténuer le supplice. L'album se clôture en beauté avec un titre de presque 15 minutes, subtil mélange de paix et guerre, brutalisant une dernière fois l'auditeur. Bref, vous l'aurez compris, cet album tue !