Seance (sui) › Blue dolphin blue

Dans la série 'Twilight vous présente les groupes de son pays', c'est avec plaisir que j'ouvre le volet Seance. Obscur duo de la fin des 80's, ils nous délivrent un album qui prouve que l'on peut faire de l'électro sombre sans forcément opter pour l'EBM. Seance se rapproche en effet plus de groupes comme Deine Lakaien, avec des influences pop, des vocaux tristes, éventuellement déséspérés plus qu'agressifs et dont la musique reste suffisamment sombre et rythmée pour qu'elle soit dédaignée par la masse. 'Blue dolphin blue' qui traite du suicide des dauphins développe un aspect électro rythmé mais jamais pop ni naïf. L'usage de guitares sur 'My room' colore ce dernier d'atmosphères louchant du côté de la cold wave. J'aime beaucoup 'A house' construit sur un collage de samples de violon qui me fait presque penser à 'It's a sin' des Pet Shop Boys en plus noir. De par ses boîtes à rythmes et ses volûtes de guitare, 'A letter' évoque des échos de Depeche Mode, même remarque pour 'I wish'. Avec 'Dipsomaniac', ses claviers mélancoliques et sa guitare hispanique, Seance replonge dans des climats plus tristes pour décrire la déchéance d'un artiste de talent rongé par l'alcool. 'Man in black' avec sa rythmique dub alourdie et ralentie est pour moi la pièce la plus faible de l'album malgré sa thématique noire (le meurtre). En revanche, j'adore 'The Dove' où le timbre mélancolique de Ralf et les notes tristes du clavier parviennent à créer une sorte de spleen confortable. 'Moments' achève l'album par un retour aux influences new wave à la Depeche Mode (les spécialistes y reconnaîtront un sample de Fad Gadget). Album varié, sincère et plutôt réussi qui, comme bien d'autres, auraient mérité une plus large diffusion...les circuits de la musique sont parfois bien injustes.