Shadowland › Fürstin der Nacht

Pas si évident de décrire la musique de Shadowland. A première écoute, on serait tenté de parler de gothic metal car il est vrai qu'on y décèle quelques riffs du genre, que la voix de la chanteuse peut évoquer Nightwish ou Avrigus, mais ce ne serait pas leur rendre justice car certains passages de claviers évoquent aussi Inkkubus Sukkubus et parfois traversent brièvement de-ci de-là des bribes d'influences Sisters of Mercy période 'Floodland' ('Rythm of the night'). C'est d'ailleurs ce que j'apprécie chez le groupe, cette capacité à mêler divers éléments connus en des atmosphères nocturnes et prenantes. Il est clair que l'accent est porté sur les atmosphères avec des rythmiques souvent assez lentes (encore que parfois les tempi s'accélèrent un brin comme sur 'Light and shadow'), des guitares lourdes qui se muent parfois en riffs métal mais de manière soft sans jamais quitter ce que je qualifierais de 'sphère gothique'. Le chant féminin a une base classique (avec parfois des plongées plus graves) mais évite les poussées trop techniques et sait se concentrer sur l'efficacité simple de mélodies prenantes ('Prince of fire', 'Sailing away', 'Fürstin der Nacht'). Ajoutez à cela un jeu de clavier envoûtant et efficace dont les pointes d'orgue lentes (mmmm, celles de 'Sailing away', ou 'Black stars'...) renforcent l'aspect nocturne des climats tandis que les tourbillons de violon ajoutent une touche de folie. Le chant est la clef de voûte de l'édifice mais il est efficacement porté par les orchestrations, toujours bien dosées. Le tableau serait encore incomplet si j'omettais 'Nachtmahr' et son côté rituel et endiablé qui a tout d'une danse de sabbath ou l'aspect ballade rock /piano' de 'Death'. Si je ne suis pas forcément très fan de ce qu'on nomme gothic metal, je ne me suis en revanche jamais lassé de ce disque à la fois beau et inquiétant, peut-être de par ce côté insaisissable entre rock gothique et metal éthéré, à la fois symphonique et rock dans ses lignes...Un bel album que je conseille volontiers tant aux goths qu'aux métalleux, voir même aux fans de musique éthéré évoquant la magie des grandes forêts et des plaines glacées du Nord.