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Miles Davis › Pangaea
- 1990 • Columbia records 467087 2 • 2 CD
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Membre | Note | Date |
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Fryer | mercredi 17 mai 2023 - 07:02 | |
Coltranophile | samedi 1 avril 2023 - 12:25 | |
Raudus | vendredi 3 avril 2015 - 15:54 | |
SEN | jeudi 20 novembre 2014 - 17:29 | |
GinSoakedBoy | mardi 2 novembre 2010 - 13:54 | |
Reflection | samedi 10 octobre 2009 - 00:04 | |
Spektr | dimanche 14 octobre 2007 - 15:55 | |
CeluiDuDehors | mardi 5 septembre 2006 - 21:27 | |
vampirenu | dimanche 25 septembre 2005 - 23:18 | |
gregdu62 | mardi 19 juillet 2005 - 21:14 | |
Nerval | dimanche 6 février 2005 - 16:02 | |
Ultimex | jeudi 12 mai 2022 - 17:10 | |
torquemada | dimanche 20 février 2022 - 13:13 | |
kouna | vendredi 7 juin 2019 - 09:55 | |
darkmagus | jeudi 8 novembre 2012 - 09:46 | |
Karamazov | samedi 1 mars 2014 - 13:26 |
2 titres - 87:38 min
- CD1
- 1/ Zimbabwe 41.48
- CD2
- 2/ Gondwana 46.50
informations
Produit par Teo Macero; Enregistré live au Hall Festival d'Osaka, Japon, 1er févrir 1975. Ingénieur : Tomoo Suzuki
Bien qu'enregistrés live, "Agharta" et "Pangaea" sont à ranger selon moi dans les recueils studio, en ce sens qu'ils valent fondamentalement pour les compositions inédites qu'ils proposent.
line up
Pete Cosey (guitare, synthés, percussions), Sonny Fortune (saxophones soprano et alto, flûte), Al Foster (batterie), Michael Henderson (basse), Reggie Lucas (guitare), Mtume (congas, percussions, water drum, rythm box)
chronique
- jazz électrique quintessenciel...
"Gondwana" est une des pièces les plus fascinantes qu'ait engendrées le génial Miles Davis. L'atmosphère inédite de mystère aérien entretenue par la flûte de Fortune donne le ton dès l'intro de ces trois fantastiques quarts d'heure, envoûtants, aérés, soutenus dans le lointain par les rythmes roulants, retenus ou lascifs d'Henderson et Foster. "Now the band settled down into a deep african thing, a deep african-american groove, with a lot of emphasis on drums and rythm..." disait Davis. De retour en effet sur les rivages vaudous de "Bitches brew", "Gondwana" se déroule comme une séance de spiritisme, une soirée de maléfices et d'appels aux esprits, dans le silence de la nuit, la chaleur du grand feu, et la transe des fidèles. Étoiles, potions et sueur. Minutes entières tenues par une seule percussion, reverb' dans le silence et la batterie qui passe comme un tigre à l'affût, trompette et saxophone étincelants dans le ciel comme des éclairs d'argent, versant nocturne de "Zimbabwe" et de son insupportable frénésie, "Gondwana" clôt comme il se doit, avec génie et exhaustivité, la période la plus folle de la vie de Davis. Elle demeure l'aboutissement de ce mythique 1er février 1975, et des sept années noires, tout comme miraculeuses, qui y ont mené. Avant ce long périple dans les arcanes nocives des possessions sorcières, "Zimbabwe" la sauvage, la dangereusement longue, met l'esprit à genoux et pulvérise les nerfs. Il n'y pas un jazzman autre que Miles Davis qui aurait accepté, et ici demandé, de jouer sur un tel rythme, si rapide et si rock que ce poum-tchack furieux dans lequel Al Foster s'élance dès l'ouverture. La densité pesante du Prelude d'Agharta trouve ici sa maîtresse: même course au désespoir, même inertie sauvage, même système tournoyant qui saisit l'auditeur et le mène peu à peu jusqu'à l'œil du cyclone... mais ici c'est plus long, plus rapide et plus dense, un bloc monumental mené à 100 à l'heure par la basse d'Henderson et qui laisse les présents, musiciens et public, aux portes de la folie. Quarante minutes ainsi ça rend fou et malade, c'est à la fois atroce et mortellement jouissif ; la lourdeur de ce groove, la densité sans fin, les descentes chromatiques qui s'abattent comme des sorts ont vite fait de pousser celui qui se trouve là au bord de la nausée. Les plongés jam s'aventurent dans l'excès, chaque note se refuse à la suivante dans un ballet convulsif que l'auditeur ne peut réellement pénétrer. Peu importe les longueurs, les quintessences opaques où tout le monde se dispute, l'aspect répétitif, ce sont eux justement qui nous plongent dans le délire, nous forcent à l'abandon en nous poussant à bout... épuisés et transpirant. Les longues plages minimales, de détails et silence qui traversent "Zimbabwe" nous évitent de justesse une horrible noyade. Ça avait commencé "de manière silencieuse", sept ans plus tôt, ça se termine ici, dans une apothéose de son et d'exigence que seul le côté jam peut faire, et justifier. Avec "Pangaea" le génial Miles Davis se montre seul détenteur de la symphonie jazz... pour cela il use du funk, du rock et du délire, il élève toute sa science au rang de prophétie.
note Publiée le jeudi 30 décembre 2004
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Note moyenne 16 votes
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- SEN › Envoyez un message privé àSEN
L'apogée de la période électrique de Miles Davis, la lumière céleste avant les ténèbres !
Message édité le 16-05-2023 à 21:15 par SEN
- Note donnée au disque :
- Coltranophile › Envoyez un message privé àColtranophile
Encore un de ces disques qui a dormi dans un coin trop longtemps. Tragique oubli. Le boxeur fera bien son comeback avec quelques éclairs de génie mais celui-ci est son réel dernier coup de maître. Le Nosferatu du Jazz signe son départ vers l'obscurité avec une classe folle. Hors catégorie.
- Note donnée au disque :
- Reflection › Envoyez un message privé àReflection
Les lives électriques de Miles de la période "Pangaea" et "Dark magus" sont ahurissants ! Ca me fou en transe ! C'est voodoo, ça saigne, ça transpire par tous les pores de la peau, c'est organique et orgasmique! (dsl c'est le "turbonegro" j'y suis pour rien) Un sommet !
- Note donnée au disque :
- aur › Envoyez un message privé àaur
- On retrouve là, sur Gondwana, un sens du silence et un blues des profondeurs qui renoue avec les ambiances éthérées d'In a Silent Way. Et en même temps, la flûte de Sonny Fortune et les roulements de tambour de Foster au début de Gondwana évoquent vraiement Sun Ra : étonnant et magique !!!
- Macbeth › Envoyez un message privé àMacbeth
- Ah ça y est, il tourne – allez louhia. Content de pouvoir enfin écouter ce cul-de-sac, le point de non retour du « Brouet De Salopes » davisien. Rien à faire, même étirée jusqu’à l’extrème limite de l’endurance auditive, cette musique continue de sonner comme un aboutissement, sans rien de maladroit ou de bêtement provocateur – ce qui est peut-être dû à l’alchimie manifeste de ce groupe de fous furieux, chacun jouant comme s’il était le reflet vivant de la vision crépusculaire du sorcier en chef. On comprend d’autant mieux que, doté d’un tel instrument, Miles délaisse quelque peu sa trompette. Qu’il l’ait fait pendant 5 ans demeure rétrospectivement un chouïa extrême. D’un autre côté, moi aussi j’aurais fait une bonne sieste après ça.