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Novembre 2003- août 2004, Japon
Chako (chant, musique), Makoto Hattori (musique)
www.prikosnovénie.com // prikos@wanadoo.fr
Peut-on lutter contre sa sensibilité d'artiste ? Assurément non, et ce constat banal semble flagrant dans le cas du duo japonais de Jack or Jive. Pour tous ceux qui s'étaient habitués à leurs dernières productions, plus lumineuses et éthérées, ce nouvel opus risque d'être un petit choc. Inquiets et fâchés face à la montée d'une violence à travers le monde qu'il juge absurde, le groupe a réagi de façon spontanée et épidermique en enregistrant un disque qui renoue avec la noirceur et l'intensité de leurs premiers travaux. 'My fellow citizens' démarre sur des samples de voix enregistrées à la télévision qui sont progressivement envelopés par des nappes mélancoliques répétitives sur lesquelles se pose le chant en apparence fragile de Chako qui se met à croître en intensité déséspérée au fur et à mesure du morceau...Difficile de décrire le sentiment qui se dégage, c'est beau et apaisant et pourtant, c'est bien d'une lamentation quasi funèbre dont il s'agit ici...est-ce ce qui explique cette douleur qui serre la gorge ? 'Cold cheek', mélancolique à souhait avec ses pianos tristes libère d'une certaine tension certes mais n'apporte pas le sourire, c'est certain. La beauté simple des harmonies s'insinue à l'intérieur de l'auditeur pour s'intégrer à son métabolisme et pénétrer son âme de ce spleen si beau qu'il en fait presque peur. 'Promise to reunion' poursuit dans la même veine, quelques accords de clavier, quelques notes de piano et ce timbre si déchirant qui semble porter en ces vibrations les larmes des victimes pour lesquelles 'Absurdity' est un hommage vibrant. 'Ritual 4' se construit sur des structures quasi chamaniques et dark ambient: longues nappes sombres, filets de voix qui se déroulent comme des serpents, une percussion lente comme un coeur à l'agonie...'Telepathy', plus ryhtmé et new wave dans ses influences apparaît presque comme une libération pour briser un instant la tension, avant que 'All the vanities' ne nous relponge dans des climats aqueux et tristes. 'Fullmoon' semble calme en apprarence, mais que dire de cette percussion qui ressemble au son d'un coup de feu ? Toujours aussi mélancolique, 'In Hong Kong' paraît presque lumineux de par ses sonorités plus claires, mais l'aspect poignant de l'orgue empêche décidément le noeud dans la gorge de se déserrer. 'Memory of the ocean' s'oriente dans une voie plus dark ambient et organique tandis que 'Prayed again' achève l'album sur un sentiment mitigé...le monde est-il donc si absurde ? N'y a-t-il donc rien à faire ? Et pourtant, au milieu de ce spleen si merveilleux, la voix déchirante de Chako qui s'élève comme un cri victorieux nous laisse à croire que même dans les décharges des fleurs peuvent pousser.
note Publiée le lundi 6 décembre 2004
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