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Nigeria, 1972
James Abayomi (percussions), Tony Allen (batterie), Lekan Animashaun (saxophone baryton), Igo Chico (saxophone ténor), Segun Edo (guitare), Tommy James (basse), Henry Koffi (congas), Daniel Koranteg (congas), Fela Kuti (saxophone, claviers, chant), Tony Njoku (trompette), Isaac Olaleye (maracas), Tutu Shoronmu (guitare)
Cet album a fait l'objet d'une parution cd chez Barclay en 1999 où il se voit associé à l'album "Fela's London Scene"
Se payer l'intégralité de l'oeuvre de Fela Kuti, au même titre que celle de Sun Ra, Frank Zappa, voire Merzbow (oui, je sais, on en est très loin), et encore, à considérer que tous leurs disques soient toujours disponibles - ce qui est loin d'être le cas - relève du suicide financier pur et simple. Aussi, au même titre que l'on recommandera aux néophytes l'acquisition de "Hot Rats" pour se faire une première idée de l'oeuvre de Frank Zappa, "Shakara" représente cette même valeur refuge qui permet une première prise de température sans prises de risques outranciers auprès du chaland, avec peut-être "Zombie" comme second choix. Yes n'a pas encore publié son pantagruélique "Close to The Edge" qu'il se fait déjà damer le pion par le nouveau disque de Fela ; deux longs titres flirtant tous deux royalement avec le quart d'heure ! Deux classiques instantanés de Fela, "Lady" où l'on peut apprécier toute l'élasticité de la voix du Nigérian, et puis la plage titre, bien sûr, "Shakara", où Fela Kuti se fait un plaisir de mener le bal d'une transe interminable au gré de variations délicieuses tantôt au clavier électrique, tantôt au saxophone, toujours soutenu par une section rythmique endiablée qui pulse ce beat qui vient des tripes, aux fragrances ancêstrales, sans jamais faillir. Ne pas être sensible ou ouvert à la musique de Fela est chose possible. Cela signifie tout simplement qu'on est dépourvu de cette oreille interne qui, comme le feu qui habite les chorus endémique de "A Love Supreme", comme les pluies de notes qui s'écoulent des voyages intergalactiques aux alentours des anneaux de Saturne, comme le souffle et la puissance lyrique qui se dégage d'une chorale zeuhl, nous permet d'être en osmose totale avec l'aspect le plus transcendantal de la musique. Une musique qui se nourrit de la fertilité de la terre pour s'élever toujours plus haut et emporter, si besoin est, l'auditeur avec lui dans l'oeil d'un cyclone dont les spirales interminables feront scintiller ses yeux d'un milliard de galaxies.
note Publiée le mardi 30 novembre 2004
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J'avais oublié qu'il était si bon, çui-ci. Une demi-heure de groove bien tassé, ça fait toujours son petit effet.
Je souscris au commentaire de N°6: s'il fallait résumer ce disque en deux mots, ce serait "groove" et "transe". Sans compter que le pidgin nigérian a un charme indéniable.
Offre le moi , cela serai pas de refus.
Huit ans et personne n'a laissé un commentaire sur cet album monstrueux ? Mais ils ont quoi dans les oreilles ? Misogynie du premier titre mise à part, c'est du groove en barre. C'est de la transe en intraveineuse.