Tors Of Dartmoor › House of sounds

Après un premier cd prometteur 'Obvious darkness' et un mini de confirmation 'Waterking', les Tors of Dartmoor nous reviennent avec ce qui semble un concept album tournant autour d'une maison. Chaque morceau semblant effectivement une visite musicale d'une pièce. Après une intro assez malsaine hantée de violon mélancolique, nous sommes conviés dans la bâtiment au son d'une mélodie goth folk qui éclate en gothique rock pur pour la deuxième partie. C'est ensuite l'étrange 'Jeremy' qui peuple les sombres guitares des notes d'un violon déchaîné. Pour monter aux étages, il faut ensuite prendre l'ascenseur, ce qui, vu l'étrange mélopée et les drôles de sons qui virevoltent, s'avère chose périlleuse. Retour à du bon rock gothique pour 'Dirt on the floor', guitares puissantes et voix grave et profonde. Il faut à ce propos, ouvrir une mini parenthèse. La particularité des Tors of Dartmoor est de posséder un chanteur qui est un nain,ce qui, il faut le dire, n'influe guère son timbre car en véritable Michel Petrucciani goth, notre petit bonhomme compense sa taille par un chant entre Carl Mc Coy et Andrew Eldritch qui ne manque ni de puissance ni de sensulité gutturale et en ferait pâlir plus d'un. Reprenons la visite par la salle de lecture où se côtoient en boucles divers samples de conversations sur tempo rock. 'Thrill you can't get when you're busted' débute sur des bruits de douche avant de poursuivre sur des climats goth folk pour un poignant dialogue entre un père et son fils, chacun persuadé que l'autre gâche sa vie. Retour à l'ascenseur, toujours aussi inquiétant, sentiment bizarre nullement dissipé par la marche sous les voûtes qui suit. 'Home of the blind' sonne très efficace en alternant rythme et atmosphère par des plages de clavier étranges en fond. Le très réussi 'Personal atmosphère' nous guide dans des atmosphères plutôt spéciales, entre valse de foire, et rock gothique. 'Green moon' se veut plus malsain et agressif, les percussions plus marquées l'expriment dès le départ du morceau, même si l'on reste dans la veine des chansons précédentes. La visite approche de sa fin et l'auditeur est conduit vers le toit avant que les bruits d'orage et de vent n'achèvent l'excursion au coeur de cette étrange bâtisse emplie de sons inquiétants et charmeurs à la fois. Et l'on se prend à envisager de la visiter une nouvelle fois, puis une autre encore, et pourquoi pas ? De s'y installer...