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Chako (chant, musique), Makoto Hattori (musique, production)
C'est suite au tremblement de terre meurtrier de Kobe en 1995 que le duo de Jack or Jive a composé 'Kenka', le mot désignant des fleurs déposées en mémoire des disparus. L'album est d'ailleurs dédié à 'tous ceux qui ont quitté cette terre sans atteindre leurs buts'. Inutile de dire qu'avec un tel background, cet opus n'a rien de bien joyeux. 'Metempsychosis' débute avec des atmosphères très mélancoliques, sur fond de piano et de clavier, mais le morceau garde quelque chose de presque apaisant. Ce n'est pas le cas de '300 years', plus glauque avec des infrabasses inquiétantes, des samples de femmes qui pleurent et la voix de Chako qui semble littéralement s'élever des abysses (si la comparaison peut surprendre, il m'évoque des échos de Aghast, bien que les concepts soient radicalement différents). Après une telle intensité, le piano triste de 'Tears of blood' apparaît presque comme un répit bien qu'il vous noue la gorge de manière très prenante. 'A night in silence' est effectivement un morceau très nocturne où l'on oscille sans cesse entre le sentiment de paix et d'angoisse que peut dégager un tel silence. Je dirais que l'atmosphère calme et étouffée de 'Your words' permet de poursuivre la rélfexion tout en changeant d'état d'esprit. Il faut bien celà pour se préparer à la tristesse de 'Devoted flowers', tellement beau dans son dépouillement, ses arrangements de piano sobres et dignes mais aussi tellement déchirant. Dépouillé, 'Requiem' l'est également, un bruit d'eau qui coule, quelques notes de piano perdues dans le silence, la voix qui murmure comme une prière, plus quelques coups plus tranchants de temps à autre qui rappellent combien le sentiment de perte peut être douloureux. Et pourtant, tout espoir ne semble pas complètement mort, c'est le sentiment que dégage 'Don't go', comme apaisé par le rituel funèbre effectué sur les chansons précédentes, et 'Smoke raise to the skies' libère l'auditeur de la tension qui lui nouait l'estomac tout au long de l'album avec ses nappes plus légères. Une bien belle façon de terminer un disque noir, triste, dépouillé dans ses arrangements mais tellement puissant émotionnellement. 'Kenka' est à l'image de son livret constitué de photos en noir et blanc montrant des scènes de ruine mais dont l'image centrale est une fleur, prise en couleurs cette fois-ci...
note Publiée le mardi 5 octobre 2004
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Tout à fait d'accord avec toi Richard, Jack or jive c'est tout ou rien, l'extase ou les bras de Morphée plus une irritation désagréable du à la voix loin d'etre toujours juste de Chako. Certes mais les moments frissonants sont fabuleux et pardonnent le reste.
Suis en train de me refaire la disco du duo. Je le côtoie depuis plus de vingt ans et c'est incroyable, je n'arrive toujours pas à me décider. A l'image de cette galette, parfois l'immersion est totale et les frissons pointent facilement leur nez et d'autres fois, ça fait toc et cheap, Morphée n'étant vraiment jamais loin.
la réédition parue chez Prikosnovénie inclut 5 titres bonus d'une très grande qualité, notamment 'A Night On The Boat', exceptionnel. Album intimiste, mélancolique, et lumineux (oui !). Indispensable.