Prejudice › Dominion of chaos

Soyons clair net et précis : Prejudice fait du death metal extrêmement rapide et brutal, guttural syncopé, bourré de breaks dans tous les sens et toutes les trois secondes, éxécutés à la perfection et enchaînants les accords, les rythmes, les à coups, les ruptures, les soli techniques, les riffs et les blasts grind à une vitesse totalement déconcertante. Première écoute : bouillie; deuxième écoute : bouillie; troisième écoute : n'importe quoi; quatrième écoute : quelle bande de malade; cinquième écoute : ... sixième écoute... vingt écoutes ne suffisent pas à trouver à cette évidente recherche et volonté de travail soutenues par une mise en place imparable un véritable intérêt. Le but de Prejudice est évident : le surbrutal surcomplexe surspeed surtechnique. Le résultat est là, incontestable, passionnant tout d'abord dans cette envie qu'il crée d'en découvrir les arcanes. Malgré "Resolved" ou "Obsolète", force est de constater que si le but fixé est atteint, c'est que la musicalité n'en faisait pas partie. Certaines apocalypses soloistes de "Remains" atteignent à la démence superbe, l'entreprise toute entière est remarquable, notamment dans les innombrables qualités gardées sauves et intactes tout au long d'un processus créatif fait de millimétrage, mais la démonstration est aussi flagrante que terrible : tout cela ne sert à rien. Les instants solides sont trop épisodiques, les quintessences trop rares, Prejudice m'inspire autant de respect, que de déception et d'ennui.