Permanent Fatal Error › Law speed

Si le nom d'Ulan Bator ne vous est pas étranger, alors vous savez déjà tout de Permanent Fatal Error. Dans le cas contraire, je suis là pour éclairer votre lanterne. Olivier Manchion partageait le rôle de tête pensante d'Ulan Bator avec son compère Amary Cambuzat. Ce qui n'empêche pas notre français de donner vie à ce projet hors des frontières hexagonales. Sur "Law Speed", on retrouve tout ce qui séduisait déjà chez Ulan Bator ; cette forme de post rock passée à la moulinette d'influences plus éparses qui vont tantôt aller s'abreuvoir du côté des Swans, This Heat, Godspeed encore et toujours, mais aussi, plus étonnant sans doute, les vertiges guitaristiques de sieur John Fahey, empereur du folk acoustique parfois bien abstrait. Les onze étapes de ce disque promenent l'auditeur dans une série de toiles chantantes qui font songer à cette autre petite merveille qu'est Café Teatro. Mais c'est plus pour la qualité commune de leurs ambiances et ce léger sentiment de pesante amertume que je me permet d'évoquer le cas de nos amis basques, et non pas pour leur penchant ouvertement lyrique qu'on ne retrouve pas dans la musique de Permanent Fatal Error, ou alors si peu qu'il passe en second plan. Pas de chorus de trompette sur ce disque, mais un entrelac interminable de notes de guitare acoustique qui donne à l'édifice son aspect vertigineux, fascinant et obsédant. Il est peut-être intéressant de se pencher plus volontiers sur des oeuvres plus confidentielles comme celles-ci plutôt que sur le prémâché qu'on nous met en bouche au gré des colonnes de magazines qui ont pignon sur rue. On y trouve un plaisir égoïste que la dernière sensation du moment ne parviendra jamais à nous procurer. Mais si tout cela n'est vraiment qu'une question de mode, alors mes amis, alors, vraiment, nous avons touché le fond. Puissions nous rester à l'écart des sphères d'influences pour continuer à pouvoir faire la part des choses nous-mêmes et vous garantir le meilleur, avec toute la passion qui nous anime.