Delerium › Stone Tower

Après quelques débuts hésitants entre ambient à caractère tribal et electro-ambient un peu trop proche de FLA par le son, Bill Leeb et Rhys Fulber se mettent sur les rails d'une ambient très sombre, avec cet excellent 'Stone tower' très apocalyptique. Boucles et nappes entre ambient et musique rituelle, boîte à rythmes et choeurs féminins font de 'Lost passion' l'exemple parfait du retour des canadiens dans le droit chemin. Beaucoup plus froid que ces prédécesseurs, 'Stone tower' est à l'image de son titre : un monolithe indestructible, planté tel un roc à l'âge immémorable. L'aspect électronique refait surface par moment, mais ici pour réellement accompagner les nappes et renforcer le côté inquiétant des atmosphères délétères ('Bleeding', 'Aftermath'). Le son très métallique de l'ensemble est contrasté par des mélodies plus douces bien vite submergées par les cascades de nappes froides et industrielles ('Tundra'), tandis qu'à l'inverse 'Red hill' et 'Relics' rappellent que Delerium est surtout maître dans l'art de créer des nappes et des sons hérités des précurseurs que furent Lustmord ou Graeme Revell (SPK). Un album fort, dérangeant car d'une froideur à toute épreuve et qui marque une différence notable avec l'époque 'Syrophenikan' : un classique de Delerium qui a peut-être vieilli côté son mais qui n'en reste pas moins un grand moment.