Lodestar › Lodestar

Lodestar ("a star that leads or guides" ou bien une muse, un modèle d'inspiration) est né des cendres de Senser, ou plutôt du départ de certains de ses membres (pas dans les meilleurs des termes à ce que je sache...). Heitham, John étaient directement musiciens de Senser tandis que Haggis à la basse ici était plus ou moins l'ingénieur son... Toujours est-il qu'il décidèrent de former ce combo killing-jokien (pour certains) de choc et grand bien leur en a pris. Lorsque j'ai découvert cet album j'avoue ne pas avoir été convaincu instantanément, en effet si les morceaux que je qualifierai de "classiques" - à savoir bien rapide, rentre-dedans, avec un riff tueur, etc. tels que "Another day" ou bien "Down in the mud") - sont d'un efficacité redoutable, les autres m'ont parut, comment dire, louches... Bizarres... Et il y avait ces moments où Heitham rappe qui en leurs temps m'avaient fortement déplu ne le nions pas (le troublant "Salter's ducks"), fort de ces idées sectaristes que je trimballais alors sur le trio guitare/basse/batterie/chant rock (ou je sais ça fait quatre mais on dit souvent power-trio non ?). Avec le recul je me rends compte de mon erreur, j'ai vu la lumière (l'étoile ?!) et Lodestar à fait une entrée fracassante dans mon top trucs (j'ai toujours du mal avec les top, 10, 5, 20 ??? C'est un exercice de synthèse et de décision bien trop dur pour moi) pour ne plus jamais en sortir. Alors pourquoi me direz vous ce retournement de situation ? La variété, voilà pourquoi ! Pas variété dans le sens Michel Sardou mais dans le sens où Lodestar peut faire preuve d'un sens rcok/metal à la section rythmique plus carrée que du mobilier allemand, de parties vocales complètement hallucinantes et à la plage de référence étourdissante (de Mike Patton à Tool en passant bien sûr par ces raps rapidissimes alla Senser, on sait d'où Heitham vient), et où on est époustouflé par toutes les trouvailles étonnantes à chaque morceau, tournures alambiquées (l'excellent "Soiled blood" à la rythmique hispanisante gracce aux guitares accoustiques avec une ligne de basse en guise de mélodie qui semble sortie de nulle part) et paroles qui frappent juste (Another day another disaster !!!). Ajoutez à cela une production impeccable comme sait le faire Haggis associée à de l'énergie brute matinée d'expérimentations sonores trucullantes (il y a un passage ou Haggis joue sur avec sa basse dans la partie du manche où se situent les papillons donnant ainsi naissance à des sons très métalliques que je n'ai identifiés qu'après avoir vu Lodestar en concert en première partie de Tool (Paris en 1996 ou 1997... tournée de Aenima)) et vous comprendrez que Lodestar mérite amplement le détour pour les chanceux qui réussiraient à se le procurer (Ca fait un bon moment que je ne l'ai pas croisé dans les bacs, il parait qu'un single est aussi disponible, ou plutôt non-disponible pour les mêmes raisons...).