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Enregistré en 2000 et 2001 au studio Babe Music et UTUstudio. Mixé au UTUstudio par Tenhi et Tuukka Tolvanen.
Tyko Saarikko (voix, guitare, jew’s harpe, didgerido, udu, synthé ) ; Ilmari Issakainen (batterie, percussions, basse, piano, guitare, chœurs) ; Ilkka Salminen (voix, guitare) / Janina Lehto (flûte) ; Inka Eerola (violon) ; Eleonora lundell (alto) / musiciens invités : Jaako Hilppö (basse et chœurs) ; Kirsikka Siik (violoncelle)
Tenhi est à part. Avec ses visuels minimaux, ses images esquissées de champs sous la neige, de lacs de givre, de barque à l’abandon. Un bruit d’eau qui coule, une flûte qui s’élève, comme la première lueur du matin se dispersant dans la brume : «Vastakaiun» et son piano de larmes gelées est vaste comme la Finlande, froide et blanche comme l’hiver, nue, comme les branches d’un arbre mort. Tenhi nous ouvre les accents de sa langue, le finnois inconnu, capture les lueurs septentrionales qui baignent le ciel muet de son pays natal, faisant de la guitare, du violon et du vent les étoffes acoustiques qui drapent leur univers. Une folk mélancolique à l’acoustique superbe, atmosphérique et émouvante, tour à tour minimale et ouvragée, toujours triste, lancinante et profonde, habitée en son creux par une voix grave et sombre, étonnamment fragile. «Suortuva» et ses neiges éternelles : de longs moments infimes juste faits d’une rumeur et d’une corde de guitare ; «Jäljen» où la danse paysanne en appellent aux anciens aux pieds des forêts noires… Tenhi est à part, intègre et généreux, sincère et spontané comme le flot d’un ruisseau tout autant que soigné et rendu immuable, comme une lande par le temps. Un pays acoustique aux textures convergentes, où le rythme et la flûte peuvent soudain s’embraser en danses incantatoires. Chaque son est magnifique, franc, vrai, chaque note a la blancheur du givre… et le puissant silence qui habite cette musique lui donne sa cohérence, transcende sa densité. «Sutoi» en transe, avec sa basse inquiète, «Katve» qui s’emporte, tourne sur elle et s’élance, emmenée par la flûte, le rythme et la mystique… jusqu’à en perdre la tête. Dans ses longues errances calmes, Tenhi charge le plus simple élément d’une aura lumineuse, d’une émotion profonde… le piano joue trois notes et vos yeux pleure mille larmes, la guitare solitaire suffit à la Finlande : ses forêts et ses champs, son ciel et sa nuit longue, et ses milliers de lacs. Dans son folklore rythmé, profondément nostalgique, Tenhi fait du violon et de la flûte sauvage les voix les plus sincères, par lesquelles dévoiler la magie authentique de ses mélodies claires. Il y a de la batterie, de la basse et du chant… mais les deux yeux fermés il n’y a plus que de l’eau, du bois et de la neige, et de l’herbe gelée qui attend le printemps. Si «Vastakaiun» s’impose comme le joyau de ce deuxième recueil, «Väre» est tout entier précieux, profond et nécessaire, comme l’air froid et tranquille du pays d’où il vient. Tenhi est à part, assis sur un rocher au bord d’un lac de brume, perdu dans la campagne et l’hiver, méditant sans pensée. Pour qui veut l’y rejoindre, il a composé «Väre»…
note Publiée le vendredi 9 janvier 2004
Note moyenne 32 votes
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Le groupe va (essayer) de sortir un nouvel album courant 2019, il y a un extrait disponible sur leur site depuis presque deux ans déjà. Je lisais quelques chroniques du groupe sur le site et me suis rendu compte que "Saivo" n'avait pas été chroniqué ; en espérant que l'hiver puisse motiver quelqu'un.
Pourquoi j'écoute pas Tenhi plus souvent, moi ?
La neige fait son retour et Tenhi s'impose à moi tout naturellement.
Merci Guts pour cette fabuleuse découverte. Renversant et beau! (Pas encore suffisamment d'écoute pour y exprimer un commentaire plus fournis)