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Sun Ra › The Solar-Myth Approach Vol.2

  • 1971 • Byg 529341 • 1 LP 33 tours

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Dioneo      mardi 14 juillet 2020 - 11:42
Progmonster      samedi 1 novembre 2003 - 17:13
gregdu62      lundi 20 juillet 2020 - 21:31

cd • 7 titres • 42:36 min

  • 1The Utter Nots11:22
  • 2Outer Spaceways, Inc.1:21
  • 3Scene 1, take 18:21
  • 4Pyramids2:29
  • 5Interpretation7:42
  • 6Ancient Ethiopia2:49
  • 7Strange Worlds8:32

informations

Sun Studios, New York, USA, 1970-1971

Les deux volumes du "Solar-Myth Approach" ont été réédités sous forme de double cd par le label Charly en 2000.

line up

Marshall Allen (saxophone alto, hautbois, flûte, piccolo), Ronnie Boykins (basse), Danny Davis (saxophone alto, clarinette, flûte), Akh Tal Ebah (trompette, mellophone), John Gilmore (saxophone ténor, percussion), Kwame Hadi (trompette), Ali Hassan (trombone), Lex Humphries (percussion), Nimrod Hunt (percussion), James Jacson (hautbois, flûte, percussions égyptiennes), Clifford Jarvis (percussion), Art Jenkins (chant), Pat Patrick (saxophone baryton, flûte), Charles Stevens (trombone), Sun Ra (piano, moog, clarinette), Danny Thompson (US) (saxophone baryton, flûte), June Tyson (chant)

chronique

Suite, donc, de l'aventure "Solar-Myth Approach", avec un deuxième tome moins enclin au minimalisme. "The Utter Nots", la plus longue plage de l'album et qui ouvre celui-ci, en est le parfait exemple : l'Arkestra jette toutes ses forces dans la bataille pour un morceau tout en densité, semblable dans l'esprit à "Realm of Lightning", extrait du précédent volume, tout en renouant de manière plus conventionnelle avec l'idiome free. Le foisonnement des percussions est à mi-chemin entre Zappa, Varèse et Hermeto Pascoal. Du brouhaha jouissif. Le lyrisme, porté du bout des lèvres par messieurs Danny Davis et John Gilmore : toujours aussi rayonnant. "Strange Worlds", et avant lui, "Ancient Ethiopia", en feront de même. Cela ne dissuade pas pour autant Sun Ra de garder un oeil rivé sur l'avenir ; avec "Scene 1, take 1", il prolonge l'expérience "Seen III, took 4" et invente un petit compendium iconoclaste de musique électronique avant l'heure. "Interpretation" ouvre une brèche vers les musiques contemporaines où l'objectif avoué reste toujours la création d'un univers, d'une atmosphère à part, unique en son genre, qui ne ressemble à aucune autre. Introvertie, schizoïde et anachronique puisque des éléments plutôt baroques côtoient des arrangements encore jamais entendus. Malgré son parti pris souvent extrême, ce deuxième tome du Solar-Myth Arkestra est plus tributaire de l'héritage jazz que son prédécesseur. Il n'en demeure pas moins que les deux, réunis aujourd'hui sous forme d'un double cd chez Charly, traduisent cette même volonté, toujours intacte, de défricheur intergalactique, deux mots qui résument la musique, la vie même, de Sun Ra. "The Solar-Myth Approach Volume 1 & 2" ne sont pas les disques les plus faciles d'accès de l'Arkestra. Il y a plus abordable. Mais il y a nettement plus impénétrable aussi. Un bon compromis, et une vraie première expérience qui reproduit fidèlement les aspirations du bonhomme.

note       Publiée le samedi 1 novembre 2003

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gregdu62 Envoyez un message privé àgregdu62

Pas loin du 5, mais je laisse de la marge en notation (certes superficielle) entre le "chef d'oeuvre" Discipline 27-II dont je suis vraiment très friand (écoute addictive en ce moment, dont le morceau fleuve avec la chanteuse June Tyson) et ce double volume plus expérimental. La disco est volumineuse mais une partie importante est accessible sur la toile... Je me frotte les mains avant chaque découverte, mais faut quand même choisir ses moments, à l'instar de ce double volume. The strange worlds et interpretation m'ont conquis dernièrement, bonne expérience en soirée

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Dioneo Envoyez un message privé àDioneo
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Pour être juste le mec ne prétend pas que le MC5 ait eu une influence directe sur Sun Ra, mais explique que l'Arkestra avait joué avec eux à l'instigation de John Sinclair, manager du MC5 et leader du White Panther Party (plus tard auteur d'un livre d'entretiens avec Ra, aussi ; et organisateur du Ann Arbor Jazz & Blues Festival, si je ne me trompe, où l'Art Ensemble of Chicago enregistrera son Bap-Tizum en 1972) ; et que si Sun Ra n'avait sur le coup pas fait grand cas de leur musique, il aurait toutefois été "clairement touché, subliminalement" par l'expérience, au point d'incorporer quelques années après - en 1974 - une guitare électrique à sa formation, sur son album The Antique Blacks.

Or... Ben même aussi conditionnelle, l'hypothèse me paraît un peu hasardeuse. D'une, oui, ça restera très rare, la guitare électrique chez lui - de mémoire je ne vois que Strange Celestial Road (1979), où j'en ai également entendu... De deux, Sun Ra avait dû de toute façon être "exposé" à l'instrument bien avant - vu que la guitare électrique était déjà très courante dans les années 50, à l'époque où il commençait précisément à enregistrer sous son nom, dans des musiques qui tournaient potentiellement dans les mêmes circuits que lui - le rhythm'n blues, un certain jazz "moderne" bop ou post, le blues électrique... le rock'n roll "nauissant", qui phagocytait joyeusement tout ça (avec les influences plus country, hillbilly et cie.) ! Donc bon... Pas impossible, je ne dis pas, que Ra, à posteriori, ait eu une sorte "d'échos" de ces (ce ?) concerts avec le MC5 mais ça me paraît difficile de déterminer dans quelle mesure - on n'en sait rien, quoi, et je ne suis pas certain qu'il se soit à un moment exprimé dans le sens de cette hypothèse. Et quoi qu'il en soit rien dans sa musique ne me semble relever d'une démarche ostentatoire "d'appropriation" du rock - comme a pu faire Miles Davis à la même époque, en "passant à l'électrique", en embauchant des guitaristes influencés entre autres par Hendrix, etc. (Enfin bon, c'es tde toute façon pas si simple hein, je ne dis pas, ces questions d'influences, contextes, ping-pongs et ricochets).

Ah oui ! Quant à l'influence de Sun Ra sur le MC5, il semble que dans ce sens là, ce soit encore une fois passé par le biais de John Sinclair, et de sa volonté de rapprocher le groupe, de les incorporer dans le "combat" de son parti - White Panthers comme les Black Panthers. Et à écouter Straship, l'influence clamée, toute nouvelle alors ou pas, est sans doute tout à fait plausible - mais le morceau, qui se "contente" de reprendre des bouts d'un poème écrit par le gars Sunny, n'est directement une reprise, comme on a pu souvent lire !

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The Gloth Envoyez un message privé àThe Gloth

Je ne connais pas bien Sun-Ra, mais il me semble que c'est lui (parmi d'autres) qui a influencé MC5 et les Stooges (Iggy le dit dans le docu "Gimme Danger") plutôt que l'inverse. Même si l'un n'empêche pas l'autre bien entendu.

Dioneo Envoyez un message privé àDioneo
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Bah après "comme tout le monde" j'ai commencé par Space Is the Place mais bon... D'une part passé le morceau titre il balance déjà des trucs pas douillets du tout, celui-là : Sea of Sounds c'est quand-même hérissé comme bidule, même si c'est certes pas l'humeur générale du disque ! D'autre part je crois que comme d'hab, ça dépend aussi pas mal "d'où tu viens". Perso c'était avant tout du rock et rapidement du versant bien noise du truc, avec des incursions dans la noise tout court, l'indus, des machins pétris d'impro sans être jazz... Du coup Sun Ra "sous cet aspect" ou d'autres ça ne m'a pas paru particulièrement "dur" d'y entrer - ça avait par contre une forme pour moi nouvelle, oui, une autre couleur/saveur/vitesse mais je m'en suis vite réjouis, disons, y'a pas eu à passer la "barrière de perception chaotique".

Ceci-dit oui, je souscris à ce que tu dis sur le "bonheur immédiat" des albums de la période encore indubitablement jazz, de Space (le morceau, donc), d'une chanson comme Nuclear War (coucou Yo La Tengo, encore, pour les reprises pas pour rien de celle-là, aussi)... Sans doute que ces trucs-là de lui/eux, oui, on diot pouvoir s'y piquer avec plaisir quelque soit ce dont on faisait son régime auparavant, c'est vrai...

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(N°6) Envoyez un message privé à(N°6)
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Je m'inscris en faux, j'ai commencé Sun Ra par ceux-là (me demandez pas pourquoi), et c'est vraiment hardcore et hyper déstabilisant. Quand je vois le bonheur absolu et direct que procure "Sun Songs" (qui certe n'a rien à voir) ou même un classique comme "Space is the Place" qui reste quand même beaucoup plus accessible, je trouve qu'il y a vraiment des portes d'entrée plus accueillantes dans la galaxie Sun Ra. Je pense qu'on apprécie d'autant plus ces deux volumes qu'on connait déjà un chouia plus le bonhomme.