Apoptose › Blutopfer

Décor : la petite ville de Calanda en Espagne, durant la période de Pâques. Comme l’explique le livret de ‘Blutopfer’, des hommes vêtus de violet et tenant des tambours de toutes les tailles vont en jouer de façon presque ininterrompue pendant 36 heures, partout dans les rues. Les batteurs en arrivent à un état de transe mystique les empêchant de se rendre compte de leur douleur, voir même de leurs blessures à force de tant jouer et leurs instruments se trouvent rapidement maculés de sang. Les villageois possèdent un répertoire d’un certain nombre de rythmes et chaque communauté a le sien propre. Pour son album, Apoptose s’en est allé enregistrer ces diverses plages de tambour pour les mixer avec ses propres lignes de synthétiseurs. La musique se voulant un hommage à cette coutume, il va de soi, que les tambours sont les éléments principaux des morceaux ; à aucun moment on n’a cherché à les étouffer ou à trahir leur ‘message’. D’un autre côté, se contenter de les passer tels quels eut été un vol spirituel mais Apoptose réussit le pari difficile de s’approprier ces roulements pour les mêler de manière efficace à sa propre musique tout en leur rendant pleinement justice. Le mixage des éléments est très réussi et les synthés toujours présents n’étouffent jamais le son des tambours, ce qui fait de ‘Blutopfer’ un travail particulier, original, carrément ethnique, en tous cas rituel dans le sens le plus pur du terme.