Vous êtes ici › Les groupes / artistesCCowboy Junkies › Renmin Park (The Nomad Series Volume 1)

Cowboy Junkies › Renmin Park (The Nomad Series Volume 1)

cd • 14 titres • 50:30 min

  • 1Intro1:09
  • 2Renmin Park3:59
  • 3Sir Francis Bacon at the Net3:59
  • 4Stranger Here3:17
  • 5A Few Bags of Grain3:40
  • 6I Cannot Sit Sadly by Your Side4:59
  • 7(You've Got to Get) A Good Heart4:27
  • 8Cicadas5:17
  • 9Interlude0:48
  • 10My Fall4:37
  • 11Little Dark Heart4:08
  • 12A Walk in the Park5:51
  • 13Renmin Park (Revisited)3:16
  • 14Coda0:54

informations

Enregistré par Michael Timmins et Jody Baker. Mixé par Jody Baker. Masterisé par Peter J. Moore. Enregistrements de rues par Michael Timmins à Jingjiang Chine.

line up

Alan Anton (basse), Margo Timmins (voix), Michael Timmins (guitare, voix), Peter Timmins (batterie et percussions)

Musiciens additionnels : Joby Baker (claviers, piano, basse à l'archet, boucles, collage, batterie sur Cicadas, My Fall et A few Bags of Grain), Josh Finlayson (basse sur I Cannot Sit Sadly by Your Side), Andy Maize (chœurs sur Renmin Park et A Good Heart), Jesse O'Brien (claviers sur Little Dark Heart), Aaron Goldstein (pedal steel), George Gao (erhu), Gulo Xie Yang (pipa), Zuxiao Zuzhou (voix sur A Walk in the Park), Henry Kucharzyk (arrangements de cordes sur My Fall), Anna Redekop/Amber Ghent/Rebecca van der Post/Sandra Baron (quatuor à cordes sur My Fall)

chronique

Michael Timmins, en 2010, part vivre trois mois en Chine, dans la ville de Jingjiang, sur le Yang-Tsé, avec sa femme et ses trois enfants – dont deux adoptés, nés dans le pays. Ici, dans le parc de Renmin, Timmins entend des musiciens locaux, qui se réunissent chaque jour ou presque pour jouer. Des instruments locaux, traditionnels plus ou moins. Un son qu'il décrira plus tard comme « puissant » (loud) et « étrange », à son oreille d'Étranger, d'Occidental. Timmins reçoit, écoute, s'attarde. Il enregistre le son des rues, aussi. Une idée naît – l'histoire imaginée de deux individus qui se rencontrent et tombent amoureux, issus l'un et l'une de deux « Mondes Différents ». C'est ainsi que naîtra ce disque. C'est là que commence les Nomad Series – quatre disques que le groupe sortira entre 2010 et 2012, en posant chaque fois un concept nouveau, spécial, une approche particulière.

Renmin Park est un voyage, en effet. Une parenthèse – mais du genre qui reste, qui laisse des traces, plus tenaces que de simples souvenirs, plus fugaces que des réminiscences. C'est un épisode clos – « parfaitement rond » comme disait Queneau de l'aventure de son héros dans Pierrot Mon Ami, et qui pareillement, n'a sans doute rien laissé complètement en place identique, pour qui l'a vécu. (Timmins comme musicien et auteur, autant que ses protagonistes...). Rien ici ne se déguises en « fusion » – la musique ne mélange pas les modes, les styles. Tout est question de juste distance, connue et inconnue, de mondes, décidément, qui se visitent, se frôlent, s'habitent « le temps de », seulement. Les vielles et luths d'ici – ehru, pipa... – côtoient le folk des Canadiens, ses variantes si poreuses et confortables, changeantes et familières. Tout se tient dans un même paysage, oui – mais rien ne se déguise en rien d'autre. Les lignes de basse moelleuses, « jazz », les claviers doux qui immergeant ou passent comme un souffle. Il fait doux, parfois frais. La voix toujours unique de Margo Timmins, incarnée plus que bêtement « charnelle » au sens d'une séduction jouée, trouve toujours le point d'émoi intime autant que celui, tout juste, de la pudeur qui reste (et dit tout mieux qu'un étalage). Le groove du troisième frère (Peter, à la batterie) et du bassiste Alan Anton, enveloppe et porte encore, plastique, solide mais souple, élastique. Des sons de machines, des tours de production, modifient les teintes, la teneur de l'air – une qualité de matérialité mate qui rappelle un certain trip-hop, les secteurs de la chose où ça n'est pas qu'un tic de langage, de mise en scène, une étiquette facile.

Et c'est touchant, vraiment – absolument désarmant d'apparente simplicité, confondant de nuances qui se dévoilent au fil et aux retours. C'est un moment, oui – magnifique parce qu'unique, et destiné à ne pas durer, dans ce qu'il raconte, ce qui le traverse (ce qu'il traverse ?). C'est un début, disais-je – celui d'une série, pour le groupe, d'une volée d'albums aux pochettes en variations. C'est « nomade » disent-ils – ça ne se pose pas, puisque ça bouge tout le temps. Un... Nouveau départ ? Je ne dirais pas, pas vraiment ça. Ce groupe de toute façon, a toujours eu cet aspect double : jamais figé mais ne reniant jamais rien, exempt de tout souci de nouveauté, de modernité, mais jamais largué, passéiste, souvent parfaitement dans son époque sans avoir à forcer, copier. Ici, les couleurs de l'image sont l'or automnal et le vert pâlissant, qui se reflète dans un cour (le Yang-Tsé, encore ?) à la berge terreuse. Mélancolie encore chaude... Le disque se clôt – je pense, c'est ainsi que je crois le comprendre sur un message robotique de déconnexion, d'abonné.e absent.e. Sur le tableau, il y a cette femme, silhouette étrange qu'on retrouvera sur les autres volumes – qui porte sur ses épaules une panthère, un léopard. Allez comprendre... Allez savoir pourquoi, aussi, ça n'a dès ici rien d'incongru pour l’œil qui s'y pose, cette scène pourtant bizarre.

Très bon
      
Publiée le samedi 5 avril 2025

Dans le même esprit, Dioneo vous recommande...

dernières écoutes

Connectez-vous pour signaler que vous écoutez "Renmin Park (The Nomad Series Volume 1)" en ce moment.

tags

Connectez-vous pour ajouter un tag sur "Renmin Park (The Nomad Series Volume 1)".

notes

Note moyenne        2 votes

Connectez-vous ajouter une note sur "Renmin Park (The Nomad Series Volume 1)".

commentaires

Connectez-vous pour ajouter un commentaire sur "Renmin Park (The Nomad Series Volume 1)".