Jane's Addiction › Kettle whistle

"Kettle Whistle" est un mensonge, une fausse promesse. On a pu lire et dire à qui voulait bien l'entendre que l'entité Californienne qui s'était littéralement dématerialisée dans l'accomplissement d'un album insurpassable allait, tôt ou tard, rassembler les morceaux qui le constituait pour se recomposer une fois encore. C'est Eric Avery qui fera les frais de l'opération. Grâce au détour qu'il a fait du côté des Red Hot Chili Peppers, Dave Navarro a réussi à débaucher Flea pour reprendre le rôle du bassiste. Mais ce sera de courte durée : deux titres, deux petits titres (et non pas quatre comme l'annonce de manière érronée la jacquette) verront le jour suite à cette collaboration épisodique, dont le titre qui donne son nom à l'album et qui s'inscrit dans la droite lignée de ce que Jane's Addiction avait réalisé de plus ambitieux sur "Ritual de lo Habitual". En greffant des samples à un morceau qui repose tout entier sur les doigts magiques d'un guitariste dont le talent n'est plus à démontrer, et avec une production clinquante, ce titre est la seule véritable bonne raison qui pourrait pousser quiconque à se pencher sur cette collection de fonds de tiroirs. Les enregistrements, d'origines diverses et échelonnés sur la courte carrière du groupe, sont de très bonne qualité, pas de doute là-dessus, mais ils n'apportent rien, absolument rien, aux versions studio qui se défendent, encore aujourd'hui, très bien toutes seules. Il en va de même pour les prestations en concert qui, en dehors d'être des documents, ne jettent pas de nouvel éclairage particulier sur un répertoire qui atteignait déjà un goût d'absolu dans ses versions définitives. Cela permettra surtout à ceux pour qui Jane's Addiction demeure encore une inconnue de se faire une petite idée du degré d'éclectisme dont le groupe a toujours su faire preuve. En attendant mieux, donc, si toutefois un mieux est possible...