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Electrical Audio B, Chicago, USA, janvier - février 2003
Kevin Hufnagel (guitare), Jeff Eber (batterie), Clayton Ingerson (basse)
Un moment, j'ai bien failli croire que j'étais le seul sur cette planète à connaître ce groupe pourtant assez monstrueux, déjà rien que d'un point de vue purement technique. Ce que nos trois sales gamins de service nous avaient fait entendre sur leur précédent album, "No Interference", avait de quoi faire rougir n'importe quel prétendu autoproclamé demi-dieu de la six cordes. Il est vrai que leur musique, ancrée dans le rock, aux relans parfois métal, strictement instrumentale et aux signatures métriques souvent complexes, limite considérablement, de fait, le nombre de curieux qui pourraient éventuellement s'intéresser à leurs exploits. Les voir débarquer sur un label officiel, Relapse Records en l'occurence, est, en soi, une bonne nouvelle. Constater que le producteur qui s'est occupé de leur cas pour ce disque tremplin n'est autre que Steve Albini est presque du domaine du rêve. Je vais pourtant devoir hélas très vite déchanter, ce rêve se transformant presqu'en cauchemar, au sens premier du terme. Albini, d'habitude si habile à révéler l'identité d'un groupe en le fondant dans sa propre esthétique, me donne l'impression d'être passé ici complètement à côté de la plaque. Mis à part la suite en deux parties, "Annihilation" qui, à elles seules, résument le champ d'action du groupe (textural dans son développement, étriqué dans sa conclusion), Dysrhythmia semble avoir perdu en chemin tout ce qui faisait sa personnalité, aussi déplaisante ou insaisissable soit-elle. En s'en remettant aux bons vouloirs d'Albini, Dysrhythmia s'est transformé en un groupe d'emocore ou de math rock quelconque alors que la scène est moribonde, dans le strict sillage d'un Don Caballero ou d'un Hosemobile, sans les étincelles qui rendaient leur oeuvre précédente aussi fascinante que déstabilisante. La production de "Pretest" est à l'image de ses compositions ; dépourvue d'imagination et sans relief aucun. Il reste un exercice de style bien terne, et un faux pas malheureux dans la carrière d'un groupe qui a pourtant tous les atouts en main pour décoller.
note Publiée le jeudi 31 juillet 2003
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