Vous êtes ici › Les groupes / artistesCGeorge Crumb (1929) › Makrokosmos 1 et 2

George Crumb (1929) › Makrokosmos 1 et 2

24 titres - 63:53 min

  • Makrokosmos 1 (1972) : - 1/ Primeval sounds (genesis I) 4.07 – 2/ Proteus 1.11 – 3/ Pastorale (from the kingdom of atlantis, ca. 10000 B.C.) 2.08 – 4/ Crucifixus [symbol] 2.32 – 5/ The phantom gondolier 2.56 – 6/ night-spell I 3.24 – 7/ Music of shadows (for aeolian harp) 1.58 – 8/ The magic circle of infinity (moto perpetuo) [symbol] 1.36 – 9/ The abyss of time 2.33 – 10/ Spring-fire 1.44 – 11/ Dream images (love-death music) 4.21 - 12/ Spiral galaxy [symbol] 2.46 - Makrokosmos 2 (1973) : - 13/ Morning music (genesis II) 2.30 - 14/ The mystic chord 2.54 - 15/ Rain-death variations 1.35 – 16/ Twin suns (doppelgänger aus der ewigkeit) [symbol] 3.07 - 17/ Ghost-nocturne : for the druids of stonehenge (night-spell II) 2.54 – 18/ Gargoyles 1.16 – 19/ Tora ! tora ! tora ! (cadenza apocalittica) 2.04 - 20/ A prophecy of nostradamus [symbol] 3.00 - 21/ Cosmic wind 2.21 – 22/ Voices from «corona borealis» 3.37 – 23/ Litany of the glactic bells 2.52 - 24/ Agnus dei [symbol] 4.15

informations

Enregistrement et montage : Maurice Salaün, salle de l’Institut d’Orléans, décembre 2002.

line up

Toros Can (piano)

chronique

  • contemporain-pièces fantasques pour pian

Les moyens d’abord : si le piano est amplifié ce n’est pas pour lui donner une sonorité particulière, c’est aussi parce que Makrokosmos fait partie de ces oeuvres qui n’utilisent pas l’instrument pour ce qu’il est, mais pour tout ce qu’il peut être. Sur un piano il y a des cordes : il faudra aussi bien les pincer que les frotter, les tirer, que laisser logiquement les marteaux actionnés par les touches s’abattre sur eux. Mais alors pourquoi se contenter d’un son ? Il suffit de placer sur certaines cordes des pièces de papiers ou de tissus ou des feuilles de metal pour que, la note frappée et la corde vibrante, un son de percussion continue accompagne l'attaque de la note.… un piano ça a aussi tout une carapace en bois : alors tapons dessus… des petits coups comme on frappe à la porte, des coups de pieds. Et assis devant un piano il y a toujours un pianiste : il devra gémir, siffler, crier, faire des incantations. Et puis au delà du piano il y a un compositeur, et celui-ci est extrémiste. La musique maintenant : Georges Crumb commence sa génèse par de lourds accords sombres… profondément sombres. Ils résonnent lentement comme la mort… peu à peu, seulement, semblent apparaître quelques harmonies. Puis arrivent les premiers pincements de cordes, discrets, étranges… comme des pizzicati passés au ralenti. Les deux volumes de Makrokosmos, écrits il y a maintenant trente ans, rassemblent trop d’effets, d’atmosphères, d’instants pour être décrits dans leurs détails ; il suffit de lire les titres de chacune des pièces ( «Ghost-nocturne : for the druids of stonehenge (night-spell II)» pour ne citer que celui-là…) pour voir que Crumb travaille avec le rêve et l’imaginaire. C’est une succession d’agressions dissonantes, de bruits soudains, de grondements pianistiques gigantesques qui s’élèvent comme se dressent des montagnes, de gémissements malsains, de pluies d’étoiles, de virevoltes mélodiques à la vitesse impressionnante et au sens abscons, de moments soudain délicats à la mélodie d’épure musicale japonaise, où seul l’écho d’une note, mourant dans sa suivante, crée l’harmonie légère et la profondeur céleste, d’incantations voix forte dans une langue inventée, de brusques éclats assourdissants, d’un piano fait percussions balais et guitare, violon et harpe, de sifflements légers comme un homme qui marche au loin pour se perdre en forêt. Le mélange des outils, l’esprit de construction et de surprises, la science du glissement qui caractérisent le compositeur sont ici au service de mille petites inventions, et on en prend plein l’esprit. Il y a de l’exigent et du délicat, de l’incompréhensible, et de l’évident. Flirtant à l’occasion mais sans outrance avec la caricature : destructuration totale et minute de silence, notes opposées, fracas systématiques pour rompre les douceurs fréquentes, Crumb possède tout de même cette maîtrise formelle qui fait de ces deux ensembles bien plus qu’un ovni de musique contemporaine. Très sombre et inquiétant, incongru et éprouvant, une découverte acoustique merveilleuse, Makrokosmos est aussi doux qu’un nuage, aussi vif que l’argent, aussi multiple que Protée. Il est aussi, à l’occasion, d’une surprenante violence.

note       Publiée le dimanche 20 juillet 2003

dernières écoutes

    Connectez-vous pour signaler que vous écoutez "Makrokosmos 1 et 2" en ce moment.

    tags

    Connectez-vous pour ajouter un tag sur "Makrokosmos 1 et 2".

    notes

    Note moyenne        1 vote

    Connectez-vous ajouter une note sur "Makrokosmos 1 et 2".

    commentaires

    Connectez-vous pour ajouter un commentaire sur "Makrokosmos 1 et 2".

    Cinabre Envoyez un message privé àCinabre
    avatar

    Tiens! Ça a l’air énorme ça. Quelle chro…

    Nicko Envoyez un message privé àNicko
    avatar

    1929-2022... RIP

    troubadourpaladin Envoyez un message privé àtroubadourpaladin

    Notre ami george crumbs nous livre ici un makrokosmos qui tone, moi j'ai la version BIS cet a dire le makrokosmos 3 et c madrigals, bon si vous aimer le pierrot lunaire de Schoenberg vous allez flipper car cette œuvre est similaire.Quelqun devrais reviewer black angels de crumbs et biensur de chine ge gan-ru pour sont modern work.

    Note donnée au disque :       
    Wotzenknecht Envoyez un message privé àWotzenknecht
    avatar
    Bon et bien on a eu droit à Makrocosmos III ce soir au CNSMD et j'avoue avoir été déçu. La prestation était parfaite ; je trouve dommage que la composition soit tant axée sur le son lui-même, ne laissant que l'ennui pour quiconque tente de s'échapper au jeu acoustique par l'imaginaire...
    Wotzenknecht Envoyez un message privé àWotzenknecht
    avatar
    Vendredi 14 décembre 20h30, au conservatoire de Lyon : G. Crumb : Makrokosmos III par le Duo Ctulhu (!) à ne pas manquer