Dead Souls Rising › Ars Magica

Première signature du label Darkside à l’époque, le duo français de Dead Souls Rising inaugure avec le plus sombre de leurs deux véritables albums ce qui ressemblait fort à un début de reconnaissance internationale (avec des concerts en Angleterre, en Suisse…), hélas interrompu par la séparation des deux acteurs de l’histoire, Alastrelle et Sébastien. Pour l’heure, ce cd de bonne facture (malgré un son moyen méritant un remastering) prouve que ce début de succès était amplement mérité. On évolue dans une sphère sombre, magique et envoûtante, quelque part entre Siouxsie et Diamanda Galas (on peut même parfois songer à un Ordo Equitum Solis gothique, période 'Angoris Nox' sur certains morceaux, du moins pour l’état d'esprit), rythmée de percussions lourdes, de guitares gémissantes et de sonorités inquiétantes. Les mélodies sont soignées et le mixage correct compense quelque peu la production moyenne. Indissociable de l’identité du groupe, le chant est un élément essentiel de Dead Souls Rising. Alastrelle a une très belle voix, volontiers inquiétante (ce qui change du traditionnel chant féminin éthéré), et sait s’en servir, tour à tour sorcière (‘Netherworld’, ‘Morphée’, ‘Ars Magica’), enchanteresse (‘Reborn’, ‘Heretics’) ou juste envoûtante, comme sur leur excellente adaptation musicale de ‘La Mort des Amants’ de Charles Baudelaire. Bienvenue au cœur des arts occultes.