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Compass Point, Bahamas / Clinton Recordings Studios, New York City, USA, 1997
Pete Briquette (basse), Perry Melius (batterie), Tricky (chant, percussions, claviers), Greg Cohen (contrebasse), Gene Lake (batterie), Marc Ribot (guitares), Jane Scarpantoni (violoncelle), Martina Topley-bird (chant), Calvin Weston (batterie), Doug Wieselman (flûte), Scott Ian (guitares), Gareth Bowen (claviers), Jack Hersca (guitares, basse), Lorenza Ponce (violon), Patrice Serapiglia (guitares), Serge Tsai (triangle, monologue), Gloria McElrath (batterie)
Musiciens additionnels : Pj Harvey (chant 4)
Une seconde édition de ce disque comporte deux excellents titres bonus : "Peyote Sings" (5:00) et "Taxi" (3:55), portant la durée totale de l'album à 59:34
Au premier contact, les différences entre "Pre-Millenium Tension" et ce nouveau "Angels with Dirty Faces" sont minimes. L'environnement sonore est en effet sensiblement le même, et Tricky mise désormais sur la participation de musiciens émérites (on pointera au hasard Marc Ribot ou Scott Ian aux guitares, ainsi que Perry Melius et Pete Briquette, la section rythmique de African Head Charge !) pour arriver à ce résultat. Si en ouverture le speedé "Money Greedy" ne change pas la donne, "Mellow", "Singing the Blues" ou, plus loin, "6 Minutes" renouent pourtant avec ce son plus chaud et plus dense qui avait fait les beaux jours de "Maxinquaye", tout en veillant à garder intacte cette ambiance détestable et dégingandée au possible qui fait que l'on reconnaît Tricky entre mille. Sa manière d'écrire (?), à priori dépourvue de toute logique, a souvent été décriée, mais ce n'est pas ce qui va le retenir d'aller toujours plus loin en atteignant ici même des sommets d'abstractions avec "Talk to Me (Angels with Dirty Faces)" où la rythmique élastique se tend et se détend, comme les pas mal assurés d'un poivrot, afin de créer une tension hors du commun. Il en sera de même avec le haineux "Record Companies", final apocalyptique, qui se décline en jam endiablée où batterie, basse et guitare réunissent leurs forces pour ériger un mur du son plein de parfaites imperfections. "Broken Homes", avec Polly Jean Harvey, et "Carriage for Two", montrent également que notre névrosé de service n'a rien perdu de sa superbe quant à l'écriture de mélodies maladives et obsédantes. Lentement mais sûrement, Tricky s'est volontairement exclu du ghetto trip hop dans lequel on voulait l'enfermer en proposant une musique farouchement indépendante et radicalement personnelle. S'il accouche dans la douleur d'un disque complètement tordu et définitivement gutsien, il ignore alors qu'il est sur le point d'entreprendre une course à rebours pour tenter de reconquérir le public qu'il a snobé dès ses premières heures et dont il a besoin désormais, car chassé par sa propre maison de disques.
note Publiée le dimanche 15 juin 2003
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Putain, Calvin Weston, le batteur de James Blood Ulmer, sur "The Moment I Feared" (après PE et Eric B & Rakim, voilà qu'il se met Slick Rick dans la poche, il n'avait aucun complexe, à raison) ! C'est vraiment Tricky avec des musiciens de free-jazz, ça donne ce son beaucoup plus organique mais encore plus tachycardique. C'est aussi la dernière fois que Martina apporte sa soul délavée au bon vieux Tricky Kid il me semble. Grand album, mais son plus difficile sans doute aussi.
vil....
Petite préférence pour celui ci et ça rythmique de détraqué. "Broken Homes" est vraiment magique.