Dada Pogrom › Tech Noire

Il semblerait que les climats islandais soient propices à l’électro, si possible imaginative ; il suffit de penser à Sigur Ròs, Reptilicus, Bjork et…Dada Pogrom qui annonce clairement la couleur avec le titre de son album, à savoir une techno intelligente et variée qui explore en fait un spectre bien plus large côtoyant parfois la pop (‘Uppkoma’), un EBM soft, avec une touche new wave (‘Forn’). Il est clair que le spectre de Kraftwerk hante ces compositions (un morceau s’intitule d’ailleurs ‘Kraftaverk’) ; on pense également à certains travaux de Girogio Moroder (‘Koma’) mais le son reste résolument moderne. Dada Pogrom privilégie une approche assez simple, presque pop sans pourtant verser dans un ‘boum boum’ primaire, optant pour des structures eighties, des breakbeats soft, quelques tempi binaires ou des loops qui ne font qu’accompagner la musique, le rythme étant loin d’être l’élément moteur. Les sonorités sont froides, légèrement mélancoliques de par une légère touche ambient présente dans les nappes mais nullement agressive. C’est peut-être le point faible de cet album, il est certes rythmé mais pas assez martelant pour être réellement dancefloor, de même qu’il n’a nullement été écrit pour être ambient. Je dirais qu’il s’écoute comme un bon disque de Kraftwerk (période ‘The Model’), sans prise de tête inutile car il est travaillé sans se vouloir trop complexe ; il se pourrait qu’avec la vague électro clash, Dada Progrom trouve son public même s’ils ne sont pas directement assimilables à ce courant.