Necrophorus › Drifting in motion

Imaginez-vous : le temps est maussade, la journée a été longue, stressante, bruyante…vous rentrez harassé, le nerf tendu…Procédez de la manière suivante, allumez un bâton d’encens, une ou deux bougies, débranchez le téléphone, installez-vous confortablement, posez ‘Drifting in motion’ sur la platine, éteignez tout et fermez les yeux…le voyage commence…de douces nappes profondément mélancoliques émergent lentement du silence, bercées de bruits de vagues, de corps en flottaison qui se heurtent doucement. Alors qu’avec Raison d’être, il nous guidait vers des dimensions spirituelles entre ténèbres et lumières, Peter Andersson nous emmène cette fois au cœur des éléments pour laisser notre âme battre au diapason de la nature, dans le cas précis, au rythme des morceaux d’icebergs dérivant sur l’océan. New age attitude ? Pas vraiment. La musique de Necrophorus n’a rien d’une relaxation à deux sous telle qu’on la trouve sur certaines compilations de supermarché. Dense, profonde, et d’une mélancolie terriblement apaisante, elle propose une véritable odyssée des sens au travers de pièces aux climats parfumés de brumes infinies, d’étendues vierges, d’horizons baignés de froid où, vu leur rareté, chaque son, chaque souffle participe à l’émotion qui se dégage lentement du disque. Attention au retour à la réalité, il peut s’avérer brusque et particulièrement désagréable après un tel voyage…Vous avez les yeux humides ? C’est tout à fait normal, certains sentiments échappent à notre contrôle.