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Tom Waits › Rain dogs

  • 1985 • Island IMCD 49 • 1 CD

cd • 19 titres • 54:04 min

  • 1Singapore
  • 2Clap Hands
  • 3Cemetery Polka
  • 4Jockey Full of Bourbon
  • 5Tango Till They’re Sore
  • 6Big Black Mariah
  • 7Diamonds and Gold
  • 8Hang Down Your Head
  • 9Time
  • 10Rain Dogs
  • 11Midtown [instrumental]
  • 129th & Hennepin
  • 13Gun Street Girl
  • 14Union Square
  • 15Blind Love
  • 16Walking Spanish
  • 17Downtown Train
  • 18Bride of Rain Dogs [intrusmental]
  • 19Anywhere I Lay My Head

informations

Ingénieur et mixage : Robert Musso. Enregistré aux RCA studios. Produit par Tom Waits.

chronique

Et ben… ça va pas mieux. Dès «Singapore», sa guitare désaccordée, son rythme de flonflon contrebassé en diable, son chant caverneux et sa trompette tristétrange, on comprend que Waits ne se réveillera plus de ce rêve musical délirant dans lequel il a sombré, deux ans plus tôt. Le reste, dix huit autres pièces plus ou moins courtes, plus ou moins lentes, roulantes, inquiétantes, sensibles, hypnotisme vaudou et percussions dérangeantes, goulots de bouteilles dissonants, saxophones, trompettes bouchées, harmonicas, clarinettes qui cancanent et partent solitaires en complaintes poétiques d’ivrognes pathétiques, voix de toute nature, Waits le vieux singe, le jazzman nerveux, l’ivrogne gonflé de rage, le vieux sage noir aux conseils avisés, assis dans la nuit chaude sur un coin de trottoir de la Nouvelle-Orléans. Bien que la pente soit définitivement prise avec «Rain dogs», ne laissant plus aucune place à la normale, il en paraît à l’arrivée peut-être moins délirant, moins grotesque et difforme que son génial prédécesseur, qui brillait notamment par son sens sublime de la confrontation saugrenue entre délicatesse sensible et delirium circus. «Rain dogs» n’est fait que de pièces bariolées et déformées, toutes subissent la folie nerveuse de Waits, ses voix toujours uniques, les échos de percussions inattendues et chaloupées, les dissonances des accords de guitares, le mélange des genres, le piano, les bals populaires, le jazz, la peur, le blues et la rhumba, mais d’abord et avant tout : la violente impulsion de l’étrange, la curieuse sensation de l’inconfort, juste compensée par la qualité et l’inventivité rythmiques du déjà-génie, qui nous assoit dans une transe un peu sorcière, changeante d’un lieu à l’autre, d’une histoire à une autre. Accordéon, confidences tête à tête, typique du cher Tom… «Time». Arrivé «Midtown» on se prend dans la tronche toute la folle activité de l’endroit à coup de cuivres déchirés… avant le très inquiétant "9th & Hennepin", histoire juste racontée sur un fond martien de xylophone et de clarinette nocturne. «Swordfishtrombones» frappait avec génie là où personne n’avait imaginé que l’on pouvait aller. «Rain dogs», alléluia !, transforme l’essai. Ce qui nous fait donc un point de moins que l’essai lui-même… même si ce monde allumé aux origines confuses et rempli de fumée où nous attend Tom waits, n’est pas exactement un royaume fait de règles…

note       Publiée le samedi 24 mai 2003

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Note moyenne        26 votes

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Sartoris Envoyez un message privé àSartoris

Dommage, un duo Tom Waits Shane McGowan n'est plus possible...

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Gros Bidon Envoyez un message privé àGros Bidon

Je profite de la réédition et du remaster 2023 pour remettre cet album sur ma platine et vérifier si la magie opère toujours. La pochette d'Anders Petersen donne le ton : enivré, endiablé, déjanté. J'imagine un vieux groupe de rock écorchant voix et instruments dans les bas-fonds crades d'Hamburg avec 3 drogués et 2 prostituées comme parterre. La mélasse du blues band déglingué colle aux doigts et rend la bouche pâteuse. Un vieux whisky frelaté permet tout juste de rester éveillé et nous épargne les fausses notes. Je reste quand même jusqu'au bout des râles infâmes du croque-notes et je jette une pièce rouillée dans le chapeau décrépit aux pieds des musiciens. En marchant dans les rues sombres pour rentrer chez moi je me dis que quand même, si ce type à la voix rocailleuse avait plus de chance, il aurait peut être pu faire un disque. A tout hasard, si je ne suis pas mort, je repasserai dans 40 ans pour voir s'ils sont toujours là. En effet, la magie opère toujours.

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NevrOp4th Envoyez un message privé àNevrOp4th

Un Tom Waits au sommet ! Que du bonheur.

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Everlasting Envoyez un message privé àEverlasting
La chronique retranscrit bien l'atmosphère caillouteuse du disque, je n'ai pas grand chose à ajouter. Si Singapore ne vous accroche pas, pas grave. Si Clap Hands ne le fait pas non plus, là il faut s'inquiéter. Sinon ensuite le disque tient vraiment bien la distance.
azfazz Envoyez un message privé àazfazz
Super, même si quand j'écoute ce disque, ça me donne envie d'écouter Swordfishtrombone, quand j'écoute Swordfishtrombone, ça ne me donne pas toujours envie d'écouter celui-ci...
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