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Guitares ; guitares ; basse ; batterie, vocaux ; piano.
Attention arrêtez-vous, car Eikenskaden est maintenant avec ce deuxième album une vraie découverte. Son épouvantable, vocaux inaudibles car sous –mixés et qui ondulent du cri aigus et saturés à l’extrême à la hargne contenue et malsaine de l’effroyable Attila. Quant à la musique, ce black brut et sophistiqué, malsain, sale et violent, noir et merveilleusement détaillé malgré le dénuement brutal de la démarche, il évoque à la première écoute deux immenses tenants du black metal : Taake et Obtained Enslavement, rien que ça. L’originel dense de l’un et la folie mélodique de l’autre, car oui, lors d’accès de fureur aussi noire que violente, Eikenskaden lâche des leads d’aigus étoilés et déchirants qui surgissent de la saleté comme une lame d’argent pure. Un pianiste est avec eux, et malgré la naïveté, voire la gaucherie de certaines de ses ‘tites mélodies gentilles, il apporte à cette musique déjà riche une acoustique très particulière. Ca va très vite, ça hurle très fort, le batteur est parfait et les murs de guitares en triples croches savent choisir les notes les plus occultes, nocturnes ou agressives. Ca ralentit, les mélodies se délient et un solo surgit à l’occasion… la voix est-elle là ? ou bien n’est-ce qu’une guitare grattée sans ménagement dans les aigus indistincts ? Breaks bizarres, ruptures nettes, démarrage atroces… riffs d’apocalypses. L’incroyable «Presto agitato… » à l’intro dévastatrice de son, de vitesse, de fange saturée que survole à toute allure une guitare de cristal… le blackiste «Lost memories» et ses remparts de riffs… voilà vraiment de l’underground ambitieux et dégueulasse. Certes la formation marche ainsi sur certains sentiers de la Mystic Forest, mais Eikenskaden va beaucoup plus loin dans le malsain qui résulte de ses choix de confronter ce son, cette ambiance et cette voix, à cette volonté mélodique et délicate de la guitare lead, du piano presque gothique de vieux manoir hanté, dans la recherche du confus contrôlé, dans la gestion de l’ingérable. Insertion de passages murmurés sur piano fantôme déchirés tout à coup par…. l’horreur ( je ne vois pas d’autre mot pour décrire ce départ de guitares, de blasts, de piano répétitif et débile… ce cri épouvantable d’un gosier en fusion.) Tout cela dégouline de mélancolie, de la noirceur à la mélodie, du son horrible à la beauté comparée des leads réussis. Eikenskaden va loin dans la qualité, l’originalité, l’extrémisme, il en résulte ainsi quelques approximations, pas foncièrement techniques, plutôt de l’ordre de la maturité. Des leads un peu gentillets, au toucher un peu sommaire, quelques ruptures peu judicieuses et des baisses d’intensité qualitative, forcément dommageables. Mais voilà un disque à écouter absolument, un groupe à regarder d’urgence, une musique rare comme très peu savent en faire, aux confins de la richesse complexe et de la saleté primitive la plus absolue.
note Publiée le dimanche 18 mai 2003
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