jeudi 05 décembre 2019 | 110 visiteurs (dont 1 membre) connectés en ce moment
Vous êtes ici › Les groupes / artistes › M › Mourning Dawn › Straight to the past...
Enregistré en Février 2003.
Laurent (guitares, voix, programmation)
Contact : Poky@gutsofdarkness.com
Voici du sombre, du noir… voici de l’obscur. Voici quelque chose dont l’attribut majeur est bien la submersion, immédiate, profonde et violente ; une plongée saisissante dans le chaos sonore, la beauté mélodique, la laideur technique parfois jouissive… une plongée dans la gueule de Laurent, dont la voix ennemie domine de sa noirceur une sorte de long cri de rage, de nerfs et de douleurs. Riffs du diable, épaisseur harmonique suffocante, ruptures agressives, des murs de grattes dégueu élevés en remparts comme une forêt prison, et une volonté farouche voire folle furieuse d’en découdre avec sa guitare… à n’importe quel prix. Car Laurent gratte les cordes comme on tanne le cuir… et avec du papier de verre ; il passe du mid au blast avant qu’on aie le temps de s’asseoir ; il construit chaque morceau comme une véritable prise d’otage, séduisant par les notes, agressant par le son, la vitesse, les gueulantes et les larges maladresses de ses rythmiques à la précision douteuse : le break doom de «For a while», d’abord simpliste et sur fausses notes, accords loupés, distensions du tempo, puis triples croches et lâchage de son, a ainsi des allures de mal de mer. Car en alternance avec des instants totalement accomplis, mélodie impeccable, inspiration dynamique puissante, il y a les notes errantes, les accords un peu ivres… la technique en retard. A l’arrivée, on est tout de même en présence d’un monde assez fascinant, bien qu’encore un peu inaccessible, le son de garage, la voix très extrême, la dimension atmosphérique prenante dressée de mélodies, harmonies et densités, mur de grattes et programmation inattaquable, mais aussi cette approximation technique, toujours transfigurée par l’investissement artistique du bonhomme et qui donne naissance à de véritables glissements imprévus au milieu du cauchemar… oui, tous ces ingrédients avec lesquels Laurent travaille en pleine conscience de chacun fonctionnent en cohérence. Les leads et soli, grande force de cette musique comme ils savent être simples, sont curieusement, et heureusement, ceux qui souffrent le moins du jeu du guitariste, et se révèlent des piliers fondateurs de l’ambiance «Mourning Dawn». Moments suspendus à la guitare claire, mais sombre comme un damné, lenteur tempo d’un fan de cathedral, furie crue du grindophile… ambiance lune noire et talent mélodique. Avec «Mourning Dawn» le dark metal rejoint les racines underground de son frère black metal ; ambitieux et travaillé comme tout dark qui se respecte, cette musique est aussi d’une spontanéité et d’une authenticité unique dans le genre…. du true dark metal, la patte de «Mourning Dawn». Le type est meilleur que ses poignets, plus malin que ses doigts, plus subtil que son médiator… et ça s’entend déjà sur ce «Straigh to the past… ».
note Publiée le jeudi 8 mai 2003
Vous devez être membre pour ajouter un tag sur "Straight to the past...".
Note moyenne : 14 votes
Vous devez être membre pour ajouter une note sur "Straight to the past...".
Vous devez être membre pour ajouter un commentaire sur "Straight to the past...".