mardi 26 janvier 2021 | 213 visiteurs connectés en ce moment
Vous êtes ici › Les groupes / artistes › B › Blut Aus Nord › The work which transforms God
L'édition de 2004 propose une pochette différente de celle de l'édition originale.
Mon Dieu… la revoilà… cette guitare morte et violente qui monte et qui descend comme balance le corps d’un pendu… mon Dieu, c’est bien eux… les revoilà. Revoilà cette guitare opaque, qui s’étire comme un vagissement, comme une sirène de couvre feu… comme une horde de gueules ouvertes qui vous hantent jusqu’au plus intime du bide, de la tête et du cœur… et qui vous bouffent les joues, vous arrachent les yeux… dévorent vos lèvres. Mon Dieu, oui, Vous voilà transformé… l’heure est à l’ouverture des portes du Pandemonium. Voici incontestablement de la musique, de la construction, le fruit d’un travail et d’une conviction. Blut Aus Nord n’est pas le plus grand groupe de Black metal français, et un des plus illustres du genre, pour rien. Mystical beast… fut la plus belle démonstration nihiliste possible, impitoyable, directe. Mais lorsqu’il s’agit d’user de la rupture, de l’arrangement, de la construction, de l’enchevêtrement complexe du rythme, de riffs, d’accents et de notes sciemment opposées et contradictoires, Blut Aus Nord montre aussi sa science de la complexité, et son incroyable potentiel d’invention. Un son boueux comme le précédent album, couvert de cendres éteintes et de suie, une tempête de riffs en triples croches toujours soufflante dans le ciel dévasté… des voix et des guitares à vous traumatiser un psychanalyste. Rythmiquement parlant, le groupe a choisi d’user des ralentissements, des lourdeurs en mercure, des blasts indescriptibles, des breaks : le groupe a décidé de secouer, tout autant que d’écraser, calculs rythmiques, dynamiques malmenées… c’est pire encore, pire encore que cette linéarité insoutenable du précédent album, car tout est positionné de manière à ce que l’on ne puisse décidément pas s’y résoudre… malgré tous nos efforts. Il y a toujours ces creux de silence, habités de rumeurs lointaines entre chaque pièce hurlante… un piano fantôme… un grondement juste audible… l’effroi latent… et à nouveau l’arrivée soudaine et réellement atroce de tous les cauchemars de B.A.N, dont nous savons tous qu’ils sont reflets du monde. Les accords de guitares sont très épais et difformes, les notes descendent comme distendues, déformées comme des visages qui hurlent en pleine métamorphose. Des couches de sons ectoplasmiques viennent fusionner avec l’horreur, relevant de la beauté pure autant que de la laideur et de la grimace… les voix hurlent ou gémissent, bien plus loin, bien au-delà du simple désespoir. Blut Aus Nord redevient le grand apôtre de cérémonie qui officia lors de la grande Memoria vetusta. Il y a bien ici des incantations, des bras levés et des yeux vides, blancs… il y a ces élévations harmoniques majestueuses, ces moments d’ampleur en pleurs… ces sons soignés entre guitares et claviers qui sont les lourds chenets de bronze au milieu de la cendre dégueulasse où dansent les âmes meurtries des membres de Blut Aus Nord. Et la scène est atroce, indistincte… trop de torturés, trop de hurlements, trop de déraisons qui tournent partout autour de vous, assailli et contraint à l'immobilité face à tant d'épouvantes… car si vous bougez le moindre petit doigt, Blut Aus Nord vous le coupera, et surtout… n'ouvrez pas les yeux ! Autant de rage que de profondeur… l’abysse côtoie l’éruption, la démence côtoie la volonté glaciale, la beauté baise avec la laideur dans toutes les positions… c’est peut-être cela, de fait, qui finira par transformer Dieu.
note Publiée le vendredi 2 mai 2003
Vous devez être connecté pour ajouter un tag sur "The work which transforms God".
Note moyenne 92 votes
Vous devez être membre pour ajouter une note sur "The work which transforms God".
Vous devez être membre pour ajouter un commentaire sur "The work which transforms God".
Il y a des passages de fou sur ce cd, mais pour le moment ma seule déception BaN (split & EPs exclus). Le meilleur morceau de l'album est la reprise de Godflesh, ça la fout mal. Encore une fois, cet album regorge d’excellents passages, mais trop de longueur, trop de ratages. Dommage, la disco était parfaite jusque là.
The howling of god est absolument magistrale !!!
Ca c'est pas moi qui décide, c'est le cash converter.
et puis tu commences pas par le plus mauvais en plus...
Mortel ! je suis vraiment con d'avoir attendu 2011 pour découvrir ce groupe parce que c'est comme ça que je le préfère mon BM, bien dissonant;