Virgin Prunes › The hidden lie

Après le cabaret macabre de ‘Moon looked down and laughed’, Virgin Prunes tire définitivement sa référence en nous livrant en guise de testament ce superbe concert enregistré en 1986 à Paris. Beau cadeau en vérité puisqu’il contient nombre d’inédits dont une reprise de Lou Reed (‘Lady Day’, hommage à Billie Holiday), une autre de la dite Billie Holiday (‘God bless the child’), plus quelques gourmandises auditives. On est donc loin des performances des débuts où nos lascars en robes de dentelles et de velours se vautraient dans la boue, simulaient des actes sexuels dans des shows décadents et gothiques entre bières et chandelles, flirtant avec l’androgynie, la folie et un esthétisme flamboyant. Le ton ici est plus rock mais le côté sulfureux n’a nullement disparu. Gavin Friday reste parfait dans son rôle de dandy ‘wildien’ et les compositions présentées oscillent entre noirceur (‘Never ending story’, presque deathrock, ‘Pagan lovesong’, ‘Caucasian walk’), mélancolie (‘Lady Day’, ‘The Blues song’ dépressif à souhait avec ses cuivres ralentis de vieux 78 tours, ou le superbe hymne à l’amour malheureux, ‘Love’s a danger’). Le son est bon, de même que le mixage, priorité étant donné à l’efficacité des titres plus qu’à leur aspect live même s’il est omniprésent dans les arrangements (et dans les applaudissements). Ainsi s’achève en beauté la carrière sans faute de l’un des groupes les plus audacieux et les plus créatifs de toute l’histoire du gothique nous laissant à jamais orphelins même s’il est toujours préférable de disparaître à son zénith…