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Frédéric Chopin (1810-1849) › Les nocturnes

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zugal21      vendredi 21 janvier 2022 - 22:57
Vixn      vendredi 14 octobre 2011 - 12:34
devin      mercredi 2 juin 2010 - 23:54
raspoutine      mercredi 23 décembre 2009 - 03:40
kama      mardi 18 décembre 2007 - 10:38
Coltranophile      lundi 17 décembre 2007 - 17:07
Solvant      dimanche 29 juillet 2007 - 23:08
Painkiller      dimanche 29 juillet 2007 - 22:52
dondiguidon      mardi 1 mai 2007 - 21:09
Franz      mardi 25 avril 2006 - 16:09
Pokemonslaughter      mercredi 1 mars 2006 - 15:09
Vic      mardi 1 novembre 2005 - 01:53
Draël      dimanche 21 septembre 2003 - 20:11
collapse generation      vendredi 25 juillet 2003 - 21:59
érèbe      jeudi 17 avril 2003 - 23:20
Tomas Chatterton      vendredi 7 mars 2003 - 23:04
Nicko      lundi 18 décembre 2023 - 16:45
EyeLovya      jeudi 12 août 2010 - 18:02
Aaltra      vendredi 18 septembre 2009 - 00:07

25 titres - 144:58 min

  • CD1 : 75.09 - Nocturnes - 1/ N°1 en si bémol majeur 5.42 – 2/ N°2 en mi bémol majeur 4.45 – 3/ N°3 en si majeur 7.10 4/ N°4 en fa majeur 5.03 – 5/ N°5 en fa dièse majeur 3.45 – 6/ N°6 en sol mineur 4.39 – 7/ N°7 en ut dièse mineur 5.23 – 8/ N°8 en ré bémol majeur 6.15 – 9/ N°9 en si majeur 5.37 – 10/ N°10 en la bémol majeur 5.13 – 11/ N°11 en sol mineur 7.12 – 12/ N°12 en sol majeur 6.59 – 13/ N°13 en ut mineur 6.17 - CD2 : 69.49 – Nocturnes – 1/ N°14 en fa dièse mineur 7.45 – 2/ N°15 en fa mineur 5.41 – 3/ N°16 en mi bémol majeur 5.26 – 4/ N°17 en si majeur 7.39 – 5/ N°18 en mi majeur 7.07 - 6/ N°19 en mi mineur 4.11 – 7/ N°20 en ut dièse mineur 4.25 – 8/ N°21 en ut mineur 3.35 - Impromptus – 9/ N°1 en la bémol majeur 4.41 – 10/ N° 2 en fa dièse majeur 6.02 - 11/ N°3 en sol bémol majeur 6.19 – 12/ N°4 en ut dièse mineur 5.37

informations

Enregistré au Concergebouw, Amsterdam, 3/1978 (nocturnes) ; La Chaux-de-Fonds, Suisse, 8/1980 (impromptus).

Arrau est sans conteste le plus grand interprète de ces pièces, et même si sa prestation sur les impromptus fût plus dubitativement accueillie, en ce qui me concerne, je ne peux que recommander en grande priorité cette version des nocturnes. (perso, les impromptus d’Arrau ne me gênent pas, je ne suis pas Chopinophile… juste nocturnivore…)

line up

Claudio Arrau (piano)

chronique

  • piano seul-romantique

Chopin… nocturnes… piano… la musique de ce personnage à part est une véritable rencontre, intime, inattendue… sinon elle n’est rien. Car derrière ce génie révolutionnaire de l’expressivité pianistique se tient d’abord un romantique absolu, pétri de mélancolie languissante, de lassitude, comme un miroir désespéré de ce temps qui passe sans considération aucune pour notre misérable condition d’êtres conscients et souffrants. Dans sa délicatesse exagérée, dans ses ruisseaux mélodiques, sa lenteur affectée, sa préciosité rythmique, cette musique relève de la complaisance, de l’abandon à la mélancolie jusque dans ses déviances esthétiques. Plus retenue, plus atmosphérique le temps de ces incontournables «Nocturnes», l’art de Frederic Chopin n’en demeure pas moins un perpétuel aveu d’échec, une mise en valeur égotiste de la fragilité du personnage. Ce romantisme exacerbé des mélodies larmoyantes et complexes, ces aigus si travaillés qu’ils pèsent comme le cristal d’un lustre, ces emportements finalement mollassons qui affirment leur fatigue… le vocabulaire stupéfiant de Frederic Chopin a malheureusement trouvé depuis sa révélation de bien nombreux échos : dans les cages d’ascenseur, les arrangements bidons ou les best-sellers de Clayderman (et peu importe l’orthographe…). C’est pourquoi, oui, une rencontre est nécessaire. Car l’homme était un génie. Car ce jaillissement à l’allure nauséeuse d’une crise de larmes forcées n’est en fait que la rencontre sincère et totale d’un homme et d’un mode d’expression. L’homme semble faire des effets de manche, pleure au ralenti dans un tourbillon de feuilles d’automne, se lamente comme un Pierrot la nuit au bord du lac, mais en prenant bien soin de faire briller ses larmes à l’éclat de lune. Seulement voilà : ici, tout est vrai. Frederic Chopin est tout simplement traversé de part en part par la mélancolie, le tourment, le sentiment d’être misérable… il s’y est résolu, et il cherche à l’aimer. Il s’est résolu à ses larmes, les plus légitimes comme les plus exhibitionnistes, il s’abandonne à son clavier et à lui-même, et se montre comme il est. Un homme qui pleure et qui recueille ses larmes pour en faire des tableaux, pour s’en faire de l’eau de boisson, pour en mettre chaque matin au bord de ses deux yeux, non pas pour nous attendrir, mais pour se faire pitié à lui-même, et trouver par là, enfin, un semblant de grâce à ses propres yeux. Frederic Chopin n’avait pas d’autre choix que celui de la complaisance, celui de l’auscultation précieuse du moindre de ses tourments, du tout petit bobo à la blessure mortelle. A ceux pour qui la virilité, la morgue, le bombage de torse, et au-delà la pudeur ne sont pas des valeurs, Frederic Chopin parlera, et peut-être comme aucun autre artiste n’avait su le faire avant. Chopin vous laisse de marbre, ou vous transperce à vie, purement et simplement. Ses nocturnes sont d’une délicatesse inégalée, d’une qualité mélodique bouleversante et d’une charge émotionnelle merveilleuse, car pour une fois, savamment contrôlée. C’est un lent ballet d’automne, aux mélodies aiguës perlantes et étoilées, aux accords graves et lourds comme le poids du soucis ; 21 pièces parfaites où l’alchimie sonore entre notes, harmonies et toucher atteint à l’absolu. Dans la virtuosité de moments de dentelles, comme dans la pureté suspendue d’un écho qui perdure, la musique qui s’écoule sait vous rendre solitaire : fine et aérée elle vous enveloppe pourtant, elle vous extrait du monde, et vous laisse seul et libre vivre ses moments étranges, lunaires et poétiques. Même s’il faut, pour cela, savoir baisser la garde.

note       Publiée le mercredi 5 mars 2003

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Tallis Envoyez un message privé àTallis

Maria Joao Pires est en train de me réconcilier avec ces Nocturnes...

DukeOfPrunes Envoyez un message privé àDukeOfPrunes
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Difficile de choisir une version de (p)référence, mais j'adore l’interprétation d'Ivan Moravec. En plus, il y a moyen de choper ça en vinyle pour peau de zob.

NicoP Envoyez un message privé àNicoP

Je les ai par Rubinstein. Entendues par Arrau, que j'aime beaucoup. Je ne sais vers laquelle se porte ma préférence. En tout cas, face à ça, Dieu n'à plus qu'à prendre une tisane et dodo.

Moonloop Envoyez un message privé àMoonloop

@mangetout: Je ne crois pas non, je n'ai pas écouté Gould en fait... cela dit, la version de Moravec citée précédemment contient quelques "chants", "mugissements" plutôt ainsi que quelques "coups de pédales" assez pénibles (mais le son demeure bien plus intimiste).

mangetout Envoyez un message privé àmangetout

Ces fameuses respirations (il parait qu'on y entend se tourner les pages aussi) d'Arrau sont elles du même ordre que les légendaires "chants" de Gould dans son interprétation des "Variations goldberg" de Bach ?